MW
Volume 3

Avec ce troisième et dernier volume, on peut dire que le dénouement de toute cette histoire a de quoi nous tenir en haleine tout du long !
Yuki n’hésite pas à piéger son seul ami, à tuer crapuleusement sa femme et même à jouer avec la vie de deux petits enfants innocents, sans oublier les nombreux autres corps qu’il sème tout autour de lui.
Tezuka axe ainsi toute son histoire autour de cet anti-héros et de son plan machiavélique. On découvre au fil des pages qu’il est vraiment prêt à tout, quitte à coucher avec un général américain, avec sa femme aussi, jouant sur les deux tableaux sans aucun scrupules. L’auteur brosse alors un portrait de l’homosexualité extrêmement libérée, sans complexe, quand bien même cela reste un sujet tabou au Japon, à l’époque ! Mais la sexualité, sans être réellement démonstrative, n’en a pas moins une vraie importance dans cette série, car c’est la manifestation d’un certain pouvoir, d’une ascendance et Yuki s’en sert comme une arme pour asseoir son autorité et son contrôle sur les uns et les autres !

On évolue donc dorénavant dans le plan du malfaiteur qui ne se cache pratiquement plus, s’affichant plus librement dans la seconde moitié du volume. Et l’on est complètement subjugué par la cruauté dont il fait preuve, par l’aspect résolument glauque de l’intrigue (quand il tue sa femme, quand il fait attaquer celui qui le menace par son chien…). Il n’y a décidément plus aucune pitié dans son regard, jouant son rôle jusqu’au bout.

Et Tezuka mène très habilement sa barque, nous emportant dans un feuilleton haletant et fascinant à la fois. C’est véritablement captivant, avec son lot de rebondissement très bien vu ou progressivement la mécanique parfaite de Yuki commence à se fissurer !

Une série incontournable qui révèle une face sombre de Tezuka, aux antipodes de ses séries pour enfants.
Nous sommes en plein thriller psychologique, avec le portrait très finement brossé d’un criminel qui n’en a pas l’air, mais qui n’hésite devant rien !

La conclusion est, par contre, peu surprenante, même si elle reste ouverte.
Un très bon tome qui interpelle malgré tout, voir même qui peut parfois déranger. En tout cas, très nettement pas adressé à un public non averti !

Il n’en demeure pas moins que cette série est très intéressante, et je ne saurais assez vous la conseiller !

Par FredGri, le 6 juin 2018