My American diary

Nicolas Moog est-il musicien avant d’être dessinateur, ou dessinateur avant d’être musicien ? Ces deux passions qu’il nourrit se combinent en tout cas sous nos yeux dans son livre My American diary puisque ce sont d’authentiques musiciens de country music underground que l’auteur a rencontrés, présentés, interrogés puis dessinés pour réaliser un carnet de voyage témoignant en même temps d’une Amérique en passe d’élire son futur président (Obama, ou McCain ?).

My American diary est donc une œuvre bipolaire, partagée entre un hommage à ces musiciens que Nicolas Moog admire et un portrait d’une Amérique citoyenne à sa façon dans le Texas profond qu’il a parcouru avant de partir pour New York où il a accueilli le résultat de l’élection.
 

Par sylvestre, le 28 novembre 2009

Notre avis sur My American diary

Reportage socio-politique ou docu-musique ? Les deux ! On a du mal à savoir quel sera le thème qui prendra le dessus dans ce carnet de voyage atypique signé Nicolas Moog lorsqu’on en commence la lecture. Musicien quand il n’est pas dessinateur, l’auteur a su se laisser séduire par le travail de représentants méconnus d’une country music plus authentique que celle que les radios diffusent (là-bas) et qui rime avec business. Après avoir eu des contacts privilégiés avec l’un d’eux en France, qui lui a fait balayer d’une main les préjugés qu’il pouvait avoir sur le Texan, Nicolas Moog s’est un jour jeté à l’eau, prenant un billet d’avion pour Austin afin d’y rencontrer ces artistes, ces modèles.

Actualité oblige à ce moment-là, les élections américaines se sont invitées dans les conversations qu’il a pu avoir avec ceux qu’il a côtoyés là-bas. Et c’est ainsi que ce livre est né. Mais pour le lecteur, la question finit par se poser : ces élections sont-elles "bien tombées", sont-elles finalement devenues un prétexte culturel pour étoffer son livre qui sinon se serait auto-imposé des limites en se cantonnant au volet "musique" ? Ou bien étaient-elles un véritable objectif de départ ? On ne le saura pas vraiment, mais peu importe, à la réflexion, car un carnet de voyage, c’est avant tout un ouvrage vivant, qui peut changer de cap au gré des visites, des rencontres, des expériences. Et puis (à la décharge de l’auteur), reconnaissons que si seules les élections avaient été le thème du livre, celui-ci aurait forcément perdu de l’intérêt d’entrée dans la mesure où, paraissant presque un an après l’investiture de Barack Obama, il aurait perdu de son pouvoir de suspense…

Dans un format à l’italienne et avec un dos toilé, My American diary est plus un livre illustré qu’une bande dessinée. Des planches y figurent, pas de panique, mais les textes y sont en effet très présents : difficile il est vrai de traduire en dessin des réflexions ou des observations comme peut nous en livrer l’auteur tout du long. Mais pas de problème : qui a dit que le carnet de voyage d’un dessinateur devait forcément être réalisé en BD quand les illustrations font très bien le job ?! Et elles sont nombreuses : des reproductions d’insignes, de panneaux, de marques (ou autres) trônent au beau milieu de nombreuses pages, aérant et ornant le tout, saupoudrées dans le livre comme on étalerait un à un sur une table, à un retour de voyage, les petits souvenirs qu’on a rapportés dans son sac !

La petite chose qu’on regrette, au final, c’est peut-être que My American diary ne soit pas accompagné d’un CD qui nous permette d’écouter ce qui a motivé le voyage de Nicolas Moog au Texas, à savoir la musique de ces pure country-men… Mais bon… Vous connaîtrez désormais leurs noms. A l’époque d’internet, vous n’aurez "plus qu’à" les Googliser pour vous en approcher !
 

Par Sylvestre, le 28 novembre 2009

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