Nagasaki 1945

Les années 1930. Un jeune homme débarque dans la ville de Nagasaki pour chercher un logement. Il vient pour étudier la médecine. Il trouve une chambre dans le quartier chrétien, à Urakami. Il passe devant la cathédrale et s’arrête pour l’admirer. Il parvient à trouver l’endroit où il dormira. Il n’est qu’à 2 minutes de l’université de Médecine. Il se nomme Takashi Nagaï. Ses études vont être couronnées de succès.

Le lendemain d’avoir fêté son succès, il ne se sent pas bien. Et perd connaissance. Il se réveille à l’hôpital où on lui annonce qu’il a échappé à une méningite. Malheureusement, il a une « oreille » en moins. Ce qui l’empêche de poursuivre dans la voie médicale qu’il avait choisie. Il va se lancer dans la radiologie et la recherche. C’est à cette période qu’il rencontre Midori, la fille des Moriyama. C’est le coup de foudre entre les deux. Alors qu’il a tout pour être heureux, il reçoit une convocation. Il doit aller sur le front, en Chine. Les deux pays sont en guerre depuis deux ans. Il promet à Midori de revenir entier. Ce qu’il fera. A son retour, convertit au catholicisme, il épouse Midori. Et poursuit en tant que professeur ses recherches sur la radiologie. Ces travaux vont lui donner une leucémie. On lui donne trois ans à vivre. Mais par amour pour sa femme et leurs enfants, pour la recherche, Nagaï va s’accrocher…

Par berthold, le 8 juillet 2024

Notre avis sur Nagasaki 1945

Nagasaki 1945 est la première bande dessinée de Nathalie Fourmy.

Cette dernière est venue dans le monde du 9ème art un peu par hasard, juste en voulant raconter une histoire. Un jour, elle a lu un livre sur le docteur Takashi Nagaï. Elle s’est intéressée à sa vie, a été marquée par son histoire et a voulu faire connaître cet homme et son incroyable destin à plus de gens, de lecteurs. La seule façon à laquelle elle a pensé pour parler de lui, c’était par la bande dessinée. Elle a donc écrit son récit, a illustré et mis en couleurs ses pages. Cette histoire est belle aussi, quelque part. Car, pour une première bande dessinée, Nathalie Fourmy a fait du très bon travail.

Son récit est solide, humain et très émouvant. L’histoire de Takashi Nagaï est riche, dense. Elle a dû faire des choix pour raconter quelques moments importants de cette vie. Nagaï et ses travaux sur la radiologie vont faire avancer la science. Et cet homme, qui va être atteint de leucémie du fait de ses essais, va prendre un autre tournant lorsque, ce 9 août 1945, Nagasaki sera touchée par la bombe atomique. Son épouse Midori qui l’a toujours soutenu, connaissant les risques de ses recherches et mère de ses deux enfants, sera une des victimes de l’explosion. Nagaï – qui était parti à son travail – sera blessé légèrement, mais parviendra à organiser des secours pour venir en aide aux survivants. Par la suite, il s’accrochera à ses enfants et écrira des livres pour la paix.

Nathalie Fourmy a mis beaucoup d’émotion, sans trop en faire, dans ces pages. Elle a rendu un bel hommage à Takashi et Midori Nagaï. Elle a su faire preuve d’une grande force pour montrer les effets de la bombe atomique qui détruisit Nagasaki. Certains passages peuvent être difficiles. Mais le lecteur suit le récit de ce docteur humaniste qui oeuvra pour que les hommes connaissent la paix. Je vais pas tout vous raconter ici. Nathalie Fourmy le fait très bien dans ce livre remarquable.

Au dessin, nous pouvons voir quelques défauts, c’est vrai. Mais ces erreurs sont au service de ce récit. La dessinatrice a su donner du rythme, a su utiliser la mise en page, pour permettre aux lecteurs de suivre cette belle histoire. L’émotion passe aussi par les visages qu’elle dessine avec brio. Son style gagne en puissance au fur et à mesure que nous poursuivons cette lecture.

Nagasaki 1945 est un récit très fort, beau et émouvant. Une première oeuvre qui mérite vraiment d’être découverte. Une histoire qui nous permet de connaître cette vie étonnante que fut celle de Takashi Nagaï et de son épouse Midori.

L’année prochaine seront fêtés les 80 ans du drame atomique d’Hiroshima et de Nagasaki. Lisez ce livre et méditez sur ces vies, vos vies. Une bande dessinée qui mérite sa place dans toute bonnes médiathèques, écoles, lycées, entre autres, pour ne jamais oublier.

Par BERTHOLD, le 8 juillet 2024

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