Naïve
Naïve est une pure adolescente, plus attirée par les lumières des fêtes entre copains que par l’école qu’elle qualifie de prison ou par le rythme démoralisant d’une vie de famille entre parents soûlants et petit frère pénible comme tout.
Un jour, alors qu’elle est face à son miroir, Naïve voit qu’à la place de son reflet s’impose l’image d’une triste jeune femme. Le temps aidant, les deux filles se mettent à communiquer et s’apprivoisent. Et du jour où Naïve viendra en aide à Néva, la première regardera sa propre vie tout autrement…
Par sylvestre, le 1 janvier 2001
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Collection s :
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Sortie :
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ISBN :
9782849530528
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Notre avis sur Naïve
Elle n’a pas été affublée d’un prénom très flatteur, mais Naïve vit dans un monde où cela n’a pas d’importance, dans son monde qui à nos yeux prend des airs d’univers à la Alice au pays des merveilles, avec ces situations fantastiques ou encore ces personnages tantôt humains, tantôt animaliers ou tantôt… patatoïdes !
En Naïve pourront se reconnaître de très nombreux adolescents, car l’adolescence est par excellence la période de la vie où l’on cherche à se créer une identité, où toute aide d’adulte est considérée comme vaine (Té ! Anagramme de Naïve !) ou mauvaise et donc où on a un énorme besoin de liberté, d’indépendance… Et cette assurance qu’on se donne, ado, à penser qu’on peut tout réussir par soi-même tient justement de la méconnaissance de la vie, et donc d’une logique immaturité qu’on pourra appeler aussi naïveté.
C’est pour cela que la petite héroïne est un personnage cerné avec justesse : Naïve est ballottée entre les mirages auxquels on s’accroche à son âge, les joies à collectionner, les erreurs à faire dont il faudra tirer des conséquences, les rêves qu’on ne peut lui voler et le fait qu’il faudra bien finir par grandir, par poser un regard plus mûr sur les choses. D’où la métaphore du miroir…
Le coup de crayon de Sylvie Fontaine traduit bien tout cela. Tout est "joyeux" dans son dessin. Tout n’y est que courbes, ondulations et nuages. La forme des bulles ou la composition des planches y est pour beaucoup, aussi. Et puis il y a Naïve, forcément ; avec son visage aux yeux immenses, comme si elle ne voulait rien perdre de ce qu’elle voit… ou de comment elle voit les choses (souvent avec humour) : observez par exemple les clés de remontoirs plantés dans le dos de ses parents !
Naïve est une bien belle et bien fraîche réalisation. A lire sur un petit nuage.
Par Sylvestre, le 1 décembre 2007
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