NAMIBIA (KENYA SAISON 2)
Episode 1

Avec cet épisode, un deuxième cycle à la saga première de Kenya est entamé, remettant en scène la sémillante agent secret Kathy Austin, de nouveau à pied d’œuvre sur le continent africain.

C’est toujours un grand moment de retrouver le duo formé par Rodolphe et Leo, et leur univers étrange dont ils sont les seuls à connaître les limites (si tant est qu’il y en ait). Forts de leur créativité débordante et extraordinaire, les deux artistes nous poussent dans des circonvolutions authentiques au bord de l’étrange, surdimensionnées, surprenantes et effrayantes.

Si la part irréelle a indubitablement sa place, les deux scénaristes y adjoignent un fondement historique en calant leurs péripéties au lendemain de la seconde guerre, sur un territoire qui a subi l’oppression nazi et sur lequel il reste quelques résurgences racistes. S’échappant cette fois-ci des tensions d’entre les blocs (ouest/est), ils se focalisent sur la persistance idéologique du régime du IIIème Reich en faisant apparaître l’un de ses piliers à savoir Göring.

L’histoire s’engage de manière fluide et s’oriente donc sur la résolution d’une énigme à deux inconnues. La première est l’hypothétique résurrection du reichsmarschall (y compris la disparition d’un journaliste) qu’il va falloir éclaircir. La deuxième est l’intrigante invasion de grosses bestioles qui semble avoir une influence sur le métabolisme des autochtones. Voilà bien un travail à la hauteur des compétences de Kathy Austin.

De fait, à partir des investigations du personnage clé (soit dit en passant au caractère bien entier), Leo et Rodolphe dressent une équipée active, emplie de surprises et de rencontres pour le moins bizarres.

Pour les besoins de cette deuxième saison, Leo se consacre uniquement au scénario et lâche de fait les pinceaux pour les céder à Bertrand Marchal. Le moins que l’on puisse dire est que ce dernier, qui possède un style très réaliste que l’on peut apprécier sur des séries telles Frontières et Le village, a bien assimilé l’univers de son prédécesseur et ne provoque aucune cassure dans la partie graphique. Bien que le dessin soit légèrement plus petit, les personnages restent sans ambiguïté reconnaissables, prouvant que cet auteur a atteint un niveau élevé proche de celui du maître. Un tout petit bémol sera apporté quant à la colorisation qui, à certains moments, prend des tons un peu trop vifs.

Voilà bien les prémices d’une histoire que l’on pressent captivante, qui relance avec succès les aventures africaines extraordinaires de la fringante Kathy Austin. Vivement la suite !

Par Phibes, le 18 mars 2010