NAMIBIA (KENYA SAISON 2)
Episode 5

Avec le précédent épisode, le mystère qui entourait les différentes manifestations pour le moins extraordinaires qui gangrénaient toute la planète (la résurrection de nombreux décédés et en particulier celle de Göring, la mutation géante d’insectes, l’essor surprenant de la secte des Fils d’Ezéchiel, la découverte d’une base souterraine de haute technologie…) se délitait enfin. Et fort de cette résolution scénaristique, les auteurs passaient à l’étape supérieure pour engager les héros et les dirigeants dans des intentions de riposte.

Scindant leurs péripéties en deux parties parallèles, Leo et Rodolphe ont pris le parti de nous engager à la fois sur les pérégrinations souterraines du team reformé de Cathy Austin et de son ancien adversaire russe Irmanius Volls (voir premier cycle de Kenya) et également d’assister aux débats engagés par certains dirigeants de la planète. Nous guidant vers la fin inéluctable de cette deuxième saison comme estampillé sur le premier de couverture, les coscénaristes nous servent un déroulement actif, porté par les deux agents de terrain et leurs associés extraterrestres. Ces derniers amalgament toujours aussi savoureusement science-fiction, espionnage et Histoire, et viennent ici conforter les thèses d’un envahisseur malfaisant et clore de façon radicale le chapitre de la secte du Père Jones.

Il en découle donc une fin d’histoire bien entreprenante, aux accents fantastiques avérés comme sait les entretenir le maître Leo, toujours aussi limpide dans son évolution, qui a l’avantage de susciter tout de même la surprise quant à l’intervention de personnalités historiques dans un relationnel qui occulterait presque le climat de guerre froide.

Bertrand Marchal garde cette touche graphique dont il a pris l’habitude d’utiliser dans ses séries Memphis, Le village, Frontière (qu’il partage avec Rodolphe). Tout en reprenant l’univers de Leo, l’artiste parvient à implanter très honorablement son style dans cette saga grâce à des effets réalistes parfaitement maîtrisés (décors, personnages) et à un travail sur des évocations futuristes somme toute bien agréables.

Une fin de deuxième cycle efficace et bien amenée qui, déjà, en appelle un troisième qui devrait s’intituler Amazonia. Le rendez-vous est pris !

Par Phibes, le 24 février 2015