NÉCROMANTS
Le réveil de l'archimage

Olivier Gay semble se complaire dans la collection de chez Drakoo puisque le voilà pour la troisième fois, après Démonistes avec Geyser et Les gardiennes d'Aether avec Jonathan Aucomte, à la tête d’une nouvelle aventure qui devrait se dérouler en deux tomes et qui nous replonge pleinement dans l’univers de l’heroic fantasy. A la faveur d’une tournure pour le moins enjouée, le scénariste nous permet de découvrir des personnages versés dans la manipulation de fantômes d’anciens mages. Nécromanciens dans l’âme, Morla et Archer, frère et sœur, sont donc promis, dès le départ, à une nouvelle quête qui, malheureusement, va mal se passer pour eux. Surtout pour la jeune femme qui, à prendre trop d’assurance, va se retrouver sous l’emprise du fantôme d’un archimage bien plus fort qu’elle. Aussi, Archer va tout faire pour la sauver mais que tenter quand on n’est pas forcément dégourdi ? L’on concèdera que cette première partie est des plus divertissantes. Archer, en héros bien incertain et ses trois compères ectoplasmiques (aux caractères bien différents) sont à l’origine de pérégrinations amusantes qui nous permettent, grâce au manque de confiance du jeune nécromant, de croiser plusieurs autres protagonistes, réels et fantomatiques, hauts en couleurs. L’humour a donc sa place et offre une lecture décalée qui fait du bien. Ce registre fantastique ne gêne nullement la dessinatrice italienne Tina Valentino qui signe une partition graphique de très belle facture. Elle ne plaint absolument pas son coup de crayon qui a le privilège d’être des plus esthétiques (pour certains personnages) et bien calibré pour le reste. Elle donne l’impression de s’inspirer des ambiances des Mille et une nuit et trouve le moyen de faire côtoyer avec subtilité vivants et fantômes. Il va de soi que l’humour transpire visiblement dans ses vignettes, prouvant au passage son amusement à animer cette aventure. Un premier opus bien engageant auquel les amateurs de heroic fantasy ne résisteront pas. Vivement le prochain !

Par Phibes, le 18 juillet 2021