NECRON
Volume 1

L’énigmatique Frieda Boher travaille comme assistante analyste à l’Institut Histologique de Berlin-Ouest, elle doit faire des relevés sur les cadavres qu’on lui amène. Mais cette jeune scientifique trouble ses collègues qui aimeraient bien briser la glace et la glisser dans leur lit. Il s’avère que Frieda préfère la compagnie des morts, que depuis quelques temps elle a entrepris de collecter des cadavres afin de se construire sa propre créature, Necron, pour assouvir ses fantasmes nécrophiles ! Cependant, ces disparitions de corps ne passent pas inaperçues, d’autant que les ambitions de Frieda la poussent à vouloir construire un second monstre à partir du corps d’un de ses collègues, et évidemment la situation dérape.
Surtout qu’en parallèle, Necron développe des envies de cannibalisme !

Par fredgri, le 18 novembre 2017

Notre avis sur NECRON #1 – Volume 1

En janvier 1981, on propose à Magnus (Roberto Raviola) de dessiner une série scénarisée par Ilaria Volpe (Mirka Martini). Il s’agit d’animer une parodie érotique du monstre de Frankenstein ou la mystérieuse scientifique qui anime sa créature s’en sert pour assouvir ses plaisirs nécrophiles. Il ne devait initialement n’y avoir aucune suite, mais le concept a plu et il y aura 14 épisodes en tout, jusqu’en 83 !

Cornélius entreprend donc ici de rassembler l’intégralité de la série, dans son format d’origine.
Autant être clair, ces deux premières parties ne sont certainement pas celles ou l’on peut voir le meilleur de Magnus, cet artiste au style si subtil, plein de détail, de vie, de personnalité, fournit ici le minimum syndical. La plupart du temps, il n’y a pas de décor, on a même le sentiment que les transitions sont un peu maladroites dans les angles.
Mais qu’importe, car il se dégage une sorte de légèreté de ces histoires qui rompt avec la violence qu’elles mettent en scène. On glisse d’une page à l’autre en suivant la piste sanglante de Frieda et Necron. De plus, je trouve qu’il y a beaucoup d’humour décalé dans cette série qui fleure bon les pockets italiens ou l’on avalait des dizaines de planches sans trop s’en rendre compte. Et c’est un peu l’esprit ici. Une écriture décompressée, avec de multiples petits rebondissements et le sentiment omniprésent d’être dans une parodie jouissive et barrée ou les auteurs se permettent absolument tout !

Ce premier volume se contente néanmoins de poser les bases. On rencontre Frieda, Necron, on comprend ce qu’elle recherche et les raisons qui la poussent à fuir ! Et c’est une suite ininterrompue de cadavres qui s’amoncèlent derrière eux, tandis que la créature commence à se rendre compte que de temps en temps ça n’est pas désagréable de croquer un bras deçi delà !
Toutefois, alors qu’on pourrait s’effrayer devant cet univers assez glauque, le trait de Magnus rend regardable chaque détail gore, chaque situation. Ainsi, quand Necron se bat contre Karl, la bataille tourne au grotesque, on ne détourne pas les yeux, on est même séduit par cette façon d’orchestrer cette danse macabre.
Et c’est certainement la raison pour laquelle je suis revenu lire cette série que j’avais découvert chez Albin Michel, il y a longtemps. Jamais je n’ai véritablement eu le sentiment d’être effrayé, ni même choqué, qu’il s’agisse du sang comme des scènes plus érotiques somme toute assez gentillettes ! Il se dégage un charme quelque peu suranné de ces planches qui plait énormément, comme si nous assistions à une farce survoltée, fascinante !

Une belle redécouverte !

Par FredGri, le 18 novembre 2017

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