Neeting life
Volume 1
A la base, Kentaro Komori n’est qu’un modeste employé dans une petite entreprise. Lorsque le monde découvre le Covid et la réalité du premier confinement, Kentaro décide de réaliser un vieux rêve, qu’il nourrit depuis maintenant 10 ans, adopter un nouveau style de vie, le Neeting. Cela consiste à rester chez soi, en complète rupture avec le reste du monde, en toute autonomie… Il se fait alors livrer ses repas qu’il commande sur le net, il regarde des films, des séries à longueur de journée, il joue en ligne, tout en ayant aménagé son appartement selon ses besoins. Cela aurait pu continuer longtemps ainsi, mais deux évènements viennent tout bousculer. D’une part, une jeune fille de 19 ans emménage dans l’appart à côté, elle s’appelle Iori, c’est une gameuse et elle se révèle vite assez bruyante… Mais surtout, il y a un mystérieux inconnu qui tente à plusieurs reprises d’entrer dans son appartement…
Par fredgri, le 16 septembre 2024
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9791032716731
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Notre avis sur Neeting life #1 – Volume 1
C’est le grand retour de Tetsuya Tsutsui que l’on a déjà eu l’occasion de lire sur Noise, Prophecy, Manhole, Poison City… Il revient cette fois avec une sorte de huis-clôt assez étrange, mais tout autant intrigant.
Pour ce premier volume qui se contente, malgré tout, de poser les bases de l’histoire, on rencontre l’ex employé de bureau Kentaro Komori qui adopte un style de vie plutôt radical, reclus dans son appartement, en refusant de sortir, bien décidé à finir sa vie ainsi. Toutefois, il ne s’agit pas ici de vraiment nous servir un récit de survivaliste moderne, mais plutôt de brosser le portrait d’un homme qui s’est complètement adapté à vivre confiné. On a pu entendre, en 2020 que l’expérience des confinements avait profondément marqués tous ceux qui ont vu soudainement restreindre leur vie sociale aux quatre murs de leur appartement/maison, ce qui a eu pour effet de conforter aussi tous ceux qui pouvaient vivre plus difficilement leur rapport aux autres. Loin de témoigner d’une période angoissante, Kentaro se révèle très à l’aise dans cette nouvelle existence en solitaire, jusqu’au moment ou deux grains de sel viennent enrayer la machine.
L’auteur entreprend donc de mettre en scène le glissement qui s’opère dans la vie de cet ermite, d’une part au contact d’une jeune voisine pleine de vie avec qui il commence à construire une relation amicale qui lui fait du bien, d’autre part il se rend compte qu’on le surveille, qu’un inconnu a tenté d’ouvrir sa porte, ce qui a immédiatement comme résultat de l’inquiéter, bien sur.
Tetsuya Tsutsui se donne le temps de développer son intrigue en laissant le mystérieux s’immiscer lentement entre les scènes. On sent que les choses vont progressivement évoluer, bien que l’on reste surtout en mode « vie quotidienne », pour l’instant. C’est assez prenant jusque là, bien que Kentaro soit un « héros » assez atypique qui intrigue, par ses conseils de vie, ses petites astuces pour bien découper les sachets micro-ondables, pour ne pas avoir à ouvrir sa porte au facteur ou ne pas sortir de son appartement pour jeter ses poubelles… Mais Tetsuya Tsutsui dose parfaitement ses effets, tout en donnant l’impression de faussement noyer le poisson, se réservant pour la suite.
On reconnait, en contre partie, la grande qualité graphique de cet artiste. C’est expressif, détaillé et parfaitement cadré. Du très bon travail.
Une nouvelle série qui mérite l’attention du lecteur curieux.
Par FredGri, le 16 septembre 2024
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