NEMESIS LE SORCIER
Les hérésies complètes 1/3
("Le tube de la terreur": 2000AD 167, "Décharge mortelle": 2000AD 178, "Nemesis, le sorcier Livre 1": 2000AD 222 à 233, 238 à 240 & 243 et 244, "Nemesis, le sorcier Livre 2": 2000AD 246 à 257, "Nemesis, le sorcier Livre 3": 2000AD 335 à 349, "Nemesis, le sorcier Livre 4": 2000AD 387 à 406, "L’épée Funeste": 2000AD Sci-Fi Special 1981, "La vie secrète du lance-éclair": 2000AD Annual 1983)
Très loin dans le futur, ayant survécu à une tentative d’invasion extra-terrestre, la Terre est désormais sous la coupe d’un empire sans pitié qui s’étend sur toute la galaxie, entre les mains du Grand Inquisiteur Torquemada qui s’est fixé pour mission suprême l’extermination de toutes les espèces « étrangères », avec comme crédo: "Restez purs ! Restez vigilants ! Restez DROITS !" !
Toutefois, la rébellion s’est progressivement glissée un peu partout, avec comme champion ultime le mystérieux NEMESIS, un extra-terrestre qui met tout en œuvre pour arrêter la folie de Torquemada, même quand ce dernier se réincarne interminablement après chaque défaite…
Par fredgri, le 14 octobre 2019
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Scénariste :
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Éditeur :
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Genre s :
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Sortie :
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ISBN :
9791090916524
Notre avis sur NEMESIS LE SORCIER #1 – Les hérésies complètes 1/3
Attention, cet album (le premier sur trois prévus !) est un pur chef d’œuvre de Science Fiction façon 2000AD, c’est à dire délirante, outrancière et particulièrement jouissive !
Mais surtout, ce chef d’œuvre subversif inédit de PAT MILLS et KEVIN O’NEILL est pour la première fois traduit en France par Delirium qui nous offre là un sublime album sous une couverture noire de laquelle ressort le dessin en gris clair ! L’objet est beau, les bonus éditoriaux sont savoureux, une introduction de Pat Mills, un épilogue de Kevin O’Neill, une galerie de couvertures et une très belle restauration de planches initialement parues dans 2000AD.
Le lecteur est gâté !
Considérée comme l’une des plus impressionnantes séries publiées dans le magazine culte britannique, Nemesis va très vite marquer les lecteurs par son côté extrême et le sous-texte qui critique très frontalement l’impérialisme de l’Angleterre et la folie xénophobe des ultra-bigots. Mais ce qui nous marque aujourd’hui c’est ce portrait grimaçant de l’humanité qui apparait comme une engeance haineuse et grossière, véritable virus qui vient contaminer tout le système planétaire, mais qui voit se dresser contre lui la silhouette imposante de Nemesis…
Après deux petits épisodes introductifs, nous entrons dans le vif du sujet à partir du Livre 1. L’intrigue, pleine de rythme, met l’affrontement du duo Nemesis/Torquemada au centre du récit et nous découvrons rapidement les reliefs de cet univers bigarré et complètement fou ! Qu’il s’agisse des troupes de Terminators fanatisés qui vont dégommer les "déviants" qui mettent en déroute cette société raciale idéale, ces robots géants qui se retournent les uns contre les autres, cet avion sauvage qui s’attaque aux trains pour aller nourrir ses petits ou encore cette planète Goth qui s’est remodelée à l’image de l’Angleterre du début du XX ième siècle…
Les auteurs s’amusent à partir dans tous les sens, glissant subrepticement des sujets plus actuels comme l’intégration, la stigmatisation, un regard sur la société et l’exercice du pouvoir qui sous couvert d’une certaine forme d’humour se révèle vite plus cynique, sans concession, presque désespérée !
Il n’en reste pas moins que ces quelques 360 pages se savourent avec plaisir. On est éblouit par la richesse graphique de Kevin O’Neill qui apparait ici plus fin, plus "esthétique" que sur ses Marshal Law ou ses League of Extraordinary Gentlemen, par exemple. Ses planches sont tout bonnement sublimes et très impressionnantes, complètement transcendées par le très beau noir et blanc original ! Il creuse ses décors, les détails des armures, des robots, des engins, son Nemesis est magnifique et cette SF qu’il nous propose ne ressemble à rien d’autre !
En contre partie, les prestations de Jesus Redondo et Bryan Talbot ne déméritent absolument pas, car très intelligemment ils ne singent pas le style de leur prédécesseur. Redondo nous offre des planches qui sont plus dans la lignée de ce que l’on peut trouver sur Judge Dredd par exemple, tandis que Talbot s’inscrit dans une tradition plus contrastée tel qu’on le voyait dans les vieux récits de Eagle ou IPC (on pense au style de Solano Lopez, entre autre).
Des planches globalement parfaites, avec des artistes au summum de leur art et un univers qui semble beaucoup les inspirer !
Ce premier volume nous offre donc l’occasion de découvrir cet OVNI de la bande dessinée britannique, dans un très bel écrin qui met magnifiquement en valeur les multiples qualités de cette monumentale série que je ne saurais assez vous conseiller de lire, sans plus attendre !
Par FredGri, le 14 octobre 2019
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