NESTOR BURMA
Casse-pipe à la Nation

Cette nouvelle enquête de Nestor Burma, le personnage imaginé par Léo Malet est tout aussi réussi que les précédentes.
Tardi continue de nous faire visiter certains quartiers de Paris avec une telle prestance (ici, c’est surtout le XIIème arrondissement qui est au cœur de l’intrigue), une telle aisance que le lecteur a vraiment l’impression d’être dans le Paris des années 50/60. Graphiquement, c’est vraiment superbe. Admirez même les scènes qui se déroulent sous la pluie. Et comment, il fait revivre, rouler les véhicules de l’époque. Je suis toujours admiratif de son travail.
E puis, il y a ces "gueules". Il montre la misère humaine souvent juste dans le visage de ses personnages : voir la mère de Bébert le loubard, par exemple. Il fait aussi revivre la Foire du Trône et nous avons presque l’impression d’entendre les musiques des manèges, de voir le scouleurs de ces manèges (pourtant, le récit est en noir, gris et blanc).
L’intrigue est rudement bien mené encore uen fois. Tardi nous mène par le bout du nez dans cette iintrigue qui s’avère finalement plus complexe que prévu. J’aime bien aussi l’idée que tout cela ne démarre que parce que sa secrétaire Hélène n’a raté son train suite à un petit accident.
tardi est un excellent conteur, un maître de l’adaptation polar comme vous avez pu le voir avec ses diverses adaptations d’œuvres de Manchette, de Daenincks ou comme ici, de Malet..

Casse-pipe à la Nation est une excellente adaptation qui ne déplaira pas aux fans de Burma, de Malet et de récit de ce genre. Je suis sur que Tardi aurait adapté un Hercule Poirot, un Sherlock Holmes avec la même maestria.
Profitez donc de la visite de Paris avec ce privé pas comme les autres.

Par BERTHOLD, le 17 avril 2009