NEXUS OMNIBUS
Volume 1
(Nexus Vol.1 1 à 3 + Nexus Vol.2 1 à 11)
Bien avant sa naissance, le père d’Horatio Hellpop était un tyran génocidaire qui régna dans la répression. Obligé de fuir avec sa femme enceinte, il s’est alors réfugié sous la surface d’Ylum, une des lunes de la planète Marlis (baptisée ainsi, plus tard). Ils découvrent alors un cadre paradisiaque, mais désert.
Leur fils, Horatio, grandit avec toutefois un mal grandissant qui l’oblige à régulièrement s’immerger dans un bain régénérant. Une fois ado, Horatio découvre le passé de son père, en même temps que ses nouveaux pouvoirs et ses étranges visions oniriques qui vont progressivement, au fil du temps, lui désigner d’anciens bourreaux qu’il faut éliminer.
Devenu Nexus, le justicier implacable, le jeune homme attire l’attention, et plus précisément celle de La Toile, un groupement gouvernemental interplanétaire qui compte bien tenir davantage en laisse ce mystérieux super-héros dont l’on ne connait pratiquement rien. Pour extorquer quelques infos, la jeune agent Sundra Peale est alors envoyée sur place, prétendant être journaliste… Mais petit à petit, elle tombe sous le charme d’Horatio et réciproquement…
Par fredgri, le 15 avril 2022
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Scénariste :
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dessinateur :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782493428028
Notre avis sur NEXUS OMNIBUS #1 – Volume 1
Voilà, Nexus revient en force avec cet excellent premier volume en omnibus de 424 pages, ni plus ni moins ! Et c’est un vrai bonheur de redécouvrir cette étonnante série, lancée en 1982 chez Capital, puis First et ensuite Dark Horse.
Sémic a tenté d’introduire le personnage et son univers, mais le public français n’était peut-être pas forcément au rendez-vous à ce moment là pour apprécier l’originalité de ce super-héros atypique qui même s’il respecte certains codes du genre, n’en est pas moins original et fascinant !
A la base de l’idée, il y a un jeune homme doté de puissants pouvoirs, qui se voit dicter, à travers des visions qu’il perçoit dans ses rêves, des missions expéditives afin d’éliminer des tyrans génocidaires.. Bien sur, les auteurs auraient pu se contenter d’aligner les faits d’arme du héros, mission après mission, mais justement, ils creusent le concept et préfèrent en explorer les limites, plus particulièrement sur le plan existentiel et sur l’éthique qui en découle !
Horatio n’est pas un héros hanté par le bien et le mal, chaque fois qu’il doit partir pour une exécution il le fait presque à contre cœur, plus par obligation. Quand il ramène avec lui les réfugiers qu’il vient de délivrer, ça n’est pas pour les diriger, ni même leur imposer de nouvelles règles, il souhaite juste être tranquille, passer du temps avec Sundra et continuer d’explorer les sous-sols d’Ylum pour en savoir davantage sur la civilisation qui vivait auparavant ici !
Dans les années 80, le modèle super-héroïque se calque sur les exploits des héros manichéens de Marvel et DC. Des héros qui affrontent, sur la défensive, leurs ennemis, sans dépasser du cadre d’un code moral inaliénable et inconditionnel. Cependant, dès que l’on va regarder du côté de la scène indé, avec des éditeurs comme First, Comico, Eclipse… on découvre une production nettement plus nuancée, avec des héros qui ne s’inscrivent pas forcément dans le même registre que ceux des Big Two. Qu’il s’agisse de Grimjack, Grendel, les Elementals, Justice Machine, Miracleman, Marshal Law, The One ou encore Nexus… On est dans une période ou la figure héroïque voit ses repères se flouter.
Nexus en est le parfait exemple. Un homme tourmenté par ce qu’il accomplit, qui remet doucement en question la légitimité de ce qu’on lui demande de faire. Et même si l’écriture de Baron manque parfois de finesse, elle est largement nuancée par le dessin de Steve Rude qui apporte expressivité et émotion, par ses cadrages extrêmement travaillés, par les jeux de regards qui rythment ses planches.
40 ans après ses débuts, la série reste moderne dans son propos, dans ses intentions. Le graphisme est intemporel, avec un côté délicieusement rétro, très agréable.
Une lecture qui demeure importante, voir essentielle.
Merci aux éditions Delirium de nous permettre de redécouvrir cet univers. Croisons maintenant les doigts pour que le public français soit au rendez-vous !!!
Vivement recommandé !
Par FredGri, le 15 avril 2022