NIMONA

Piercings, mèches orange, crâne rasé, robe bordeaux sur une cote de maille vert-écaille et sens acéré de la réparti : c’est Nimona, une jeune adolescente hors norme, qui s’est mise bille en tête de devenir l’assistante du chevalier Lord Ballister Blackheart.
Quant à ce dernier, méchant solitaire un peu old school, il ne voit pas d’un très bon œil l’arrivée imprévue de cette sale gosse hyperactive au passé trouble dans l’organisation millimétrée de ses plans machiavéliques contre L’Institut et son ennemi de longue date, Sire Ambrosius Goldenloin.
Mais c’était sans compter le mystérieux pouvoir de Nimona qui ouvre de bien séduisantes perspectives de réhabilitation à ce vilain en manque de reconnaissance…

Par Anaïs, le 17 juillet 2015

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Notre avis sur NIMONA

Un héros aux longs cheveux blonds formé à l’école des Héros (Sire Ambrosius Goldenloin) : check !
Un super méchant balafré au bras droit bionique (Lord Ballister Blackheart) : check !
Une organisation opaque qui dirige le monde en sous-main (L’Institut) : check !
Des dragons, des pouvoirs, des potions, des inventions scientifiques diaboliques, et des personnages en armures de Goldorac ou de Chevaliers du Zodiaque (on ne sait pas trop) : check !

Si en apparence Nimona propose un univers manichéen classique, il n’en n’est rien de la réalité du scénario de ce one-shot signé Dargaud.
Dès son arrivée (fracassante) dans le répaire de Blackheart, le personnage éponyme de de Nimona offre au récit un second degré rythmé qui va mettre à mal les archétypes des histoires de cape et d’épée.

Bagarreuse, impétueuse, insolente et dotée d’un don de métamorphose, elle expérimente ses idées loufoques, fonce tête baissée dans les situations les plus périlleuses, piétine la morale et le code déontologique dont fait preuve son mentor avec une inconséquence rafraichissante. Véritable rouleau-compresseur à l’énergie jubilatoire, son personnage dépoussière les structures narratives traditionnelles pour donner naissance à héroïne à contre-courant.
De même, les relations entre les trois personnages principaux renversent les schémas établis pour former un triangle amoureux flirtant avec des problématiques de notre époque.

Avec humour et subtilité, l’auteure américaine Noelle Stevenson – publiée pour la première fois en France – joue au « Maître du monde » en réinventant le genre des aventures chevaleresques dans un registre graphique et narratif délicieusement décalé !

Par Anaïs, le 17 juillet 2015

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