NO ZOMBIES
Le livre de Cassandra

Le volet précédent qui se rapportait à Joseph, le jeune homme d’origine indienne parti à la recherche de son frère frappé par l’épidémie transformant les humains en zombies, nous permettait de franchir le seuil de cet univers apocalyptique que l’on a pu découvrir dans la série Zombie créée par Olivier Peru et Jean-Luc Istin. Prenant toutefois à contresens celle-ci, cette saga faisait en quelque sorte subsister une lueur d’espoir puisque les zombies (les moins décharnés) ont la possibilité d’être soignés.

Ce deuxième épisode est l’occasion de s’attacher à Cassandra, la sportive du groupe de « sauveteurs » libérée elle-aussi comme ses partenaires du virus transformant. Nous y découvrons une jeune femme meurtrie hantées par des souvenirs récurrents qui est appelée à jongler entre ces derniers et sa mission au cœur d’une nouvelle communauté.

Olivier Peru nous livre une fois de plus une histoire trépidante, aux confins d’un territoire où plusieurs mystères vont se déclarer. Se rapportant à son état physique/psychologique, à la disparition de ses coéquipiers, aux soins apportés à ce nouveau clan, aux agissements d’un être appelé le Croquemitaine, Cassandra va avoir du pain sur la planche. Eu égard à la teneur inquiétante et aux nombreux rebondissements qu’il regorge, le récit ne manque assurément pas d’attrait, servi en cela par une fluidité narrative bien efficiente. On se délecte des pérégrinations angoissantes de celle qui est à l’honneur, promise à une double lutte, intestine et extérieure. Sensations fortes et musclées se veulent donc, pour notre plus grand plaisir, au programme et on attend avec une réelle impatience le fin-mot de cette histoire.

Epaulé par un storyboard éprouvé de Benoît Dellac, Evgeniy Bornyakov tire favorablement son épingle du jeu graphique. Pour une première fois pour le grand public, l’artiste fait une entrée fracassante, mettant en exergue un travail qui continue à prendre toute sa place dans l’univers des zombies. Réaliste comme il le faut, rigoureux par obligation pour répondre au cahier des charges, son trait a toutes les qualités pour nous assurer une lecture convaincante. Ses personnages et en particulier Cassandra bénéficient d’une excellente présence.

Un deuxième volet captivant qui campe parfaitement la tonalité de la saga, angoissant et porteur d’une certaine positivité. O n verra si ça continue avec le troisième personnage Lila, fraîchement débarquée.

Par Phibes, le 30 janvier 2022