NOCTURNO
Nocturno

Le premier tome de Nocturno, réussi et intriguant, flirtait sans cesse avec le fantastique mais restait plutôt encré dans le réel. Ce deuxième opus bascule d’avantage dans l’irrationnelle en suivant les pérégrinations de Seck dans le monde des morts. Assassiné par ses ennemis, il arpentera les ténèbres en cherchant une sens à sa vie (et à sa mort) et fera des rencontres des plus étonnantes.
Baigné toute son enfance, par une culture mexicaine où la mort et les fantômes font partie du quotidien, l’approche de Tony Sandoval pourra désarçonner des européens plus cartésiens. Il possède un gout prononcé pour le macabre mais ne tombe jamais dans le glauque complaisant. L’auteur adore mélanger réalisme et fantastique mais sait les distinguer par des partis-pris graphiques très marqués : noir et blanc pour le monde des morts et des couleurs très vives pour le monde des vivants. L’ambiance inimitable qu’il installe dans son récit prend le pas sur une histoire parfois décousue. Mais ses personnages sont très touchants et il est difficile de reposer la BD une fois ouverte. On sent derrière ces cases un auteur habité par une histoire qu’il porte en lui depuis ses 17 ans. Tony Sandoval réussit un diptyque dérangeant et touchant avec un univers graphique qui marquera la rétine du lecteur pour longtemps.

Les parisiens (ou les veinards de passage) pourront voir une exposition des œuvres de ce talentueux artiste à la galerie arludik. Un petit aperçu : http://sceneario.com/expo-2009-sandoval.html

Par Arneau, le 16 mars 2009