NOÉ
Pour la cruauté des hommes
Dans un monde qui sombre, un monde sec, sans eau, ou règnent les clans de hordes sauvages, Noé essaye de faire vivre sa famille, isolé de tous. C’est un homme qui a des principes, qui ne peut plus supporter cette déchéance qui entraîne le monde vers sa fin. Il sait que le Créateur ne peut plus accepter la situation, qu’il va bientôt "statuer".
Noé tente tout de même de prévenir les hommes, il est respecté en tant que mage et guérisseur, les gens l’écoutent, mais le péril qu’il veut prévenir ne les effraie pas…
Alors il part avec les siens vers le mont Ararat…
Par fredgri, le 9 octobre 2011
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Scénariste :
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782803629930
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Notre avis sur NOÉ #1 – Pour la cruauté des hommes
Dans cette adaptation, Aronofsky et Handel gardent l’essence de l’original tout en brodant une intrigue qui s’inscrit dans une sorte de monde en déperdition, presque post-apocalyptique. On sent que l’humanité a essoré ce monde jusqu’à sa dernière goutte, ravageant, par ses excès cette planète jadis florissante.
Évidemment, le sujet y étant assez propice, le ton est parfois pompeux, surtout que le discours de Noé se répète de page en page, que ce soit par le biais de ses pensées, des dialogues ou par les rêves qui commencent à le hanter.
Tout le monde connait bien évidemment le personnage de Noé, le mythe de l’arche, du déluge etc. Et donc, dans ce premier volume le scénario ne surprend pas vraiment, hormis l’univers dépeint, le travail sur cette matière et la caractérisation de Noé lui même.
Sur ce plan, on découvre un homme idéaliste, certes, mais qui traîne un certain désenchantement aussi. Le monde qui l’entoure le dépasse dans sa chute, il regrette que la parole du créateur ne soit pas davantage écouté. Mais le scénario ne tombe pas non plus dans une sorte de préchi-précha lourd. Bien sûr, on n’échappe pas au contexte mystique, à cette espèce de morale sous-jacente à base de "C’est le châtiment pour ce qu’ils ont fait à la Terre" un peu rébarbatifs. Mais c’est le sujet même de cette série, on ne peut pas vraiment reprocher aux scénaristes de ne pas être cohérents par rapport au cadre de leur univers.
On retrouve donc le cinéaste Darren Aronofsky avec son co-scénariste habituel Ari Handel. On reconnait les thématiques du réalisateur, ces personnages guidés par une destinée très forte, vers des choix à faire, des choix qui ne leur feront pas forcément éviter les drames qui les attendent. Son écriture est donc assez forcée et insistante, d’autant que ce premier album ne fait qu’introduire Noé et son voyage qui vont le mener au mont Ararat. Le dessinateur Niko Henrichon explique d’ailleurs que le scénario qu’il a réçu ne lui décrivait pas spécialement les cases, mais plutôt les situations, lui laissant toute liberté pour adapter et se réapproprier cette histoire.
Et très vite, le véritable bonheur dans cette lecture c’est le remarquable graphisme de Henrichon. Cet artiste s’est fait un nom avec l’album "The Pride of Bagdad avec Brian K. Vaughan, et ensuite grâce à ses travaux chez Marvel notamment ! Son trait est magnifique, et sa mise en couleur très bien sentie. Chacune de ses planches est un vrai régal pour les yeux. Et il faut bien insister sur le fait qu’il s’agit ici vraiment d’une réappropriation d’un univers par un artiste. Aronofsky a bien précisé que pour l’adaptation en film on risquait de voir quelque chose de différent.
Ce premier volume commence donc de façon très prometteuse, avec un univers bien typé et très bien caractérisé. Peut-être en effet est-il un peu trop archétypale dans les angles, mais sa lecture est vraiment agréable.
La bonne découverte du jour !
Par FredGri, le 9 octobre 2011
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