NOÉ
Intégrale
(Noé 1 à 4)
Dans un monde qui sombre, un monde sec, sans eau, ou règnent les clans de hordes sauvages, Noé essaye de faire vivre sa famille, isolé de tous. C’est un homme qui a des principes, qui ne peut plus supporter cette déchéance qui entraîne le monde vers sa fin. Il sait que le Créateur ne peut plus accepter la situation, qu’un gigantesque déluge se prépare pour tout nettoyer. Il tente de prévenir les hommes qui l’écoutent, mais le péril qu’il veut prévenir ne les effraie pas…
Alors il part avec sa famille vers le mont Ararat afin de construire une Arche qui lui permettra d’accueillir les siens, mais aussi les animaux nécessaires afin de repeupler la Terre. La tâche n’est pas facile, d’autant qu’une fois alarmés pour de bon, les hommes tentent d’entrer sur l’Arche…
Par fredgri, le 8 mars 2014
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dessinateur :
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Coloriste :
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782803634248
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Notre avis sur NOÉ #Int – Intégrale
L’adaptation en film de la série pointe bientôt le bout du nez, dans environ un mois. Le Lombard décide donc d’accélérer la parution des derniers volumes de la série, les tomes 3 et 4 sortant en même temps, ainsi que cette Intégrale…
Ainsi, Dans cette adaptation de l’histoire de Noé et de son arche, Aronofsky et Handel gardent l’essence de l’original tout en brodant une intrigue qui s’inscrit dans une sorte de monde en déperdition, presque post-apocalyptique. On sent que l’humanité a essoré ce monde jusqu’à sa dernière goutte, ravageant, par ses excès cette planète jadis florissante.
Évidemment, le sujet y étant assez propice, le ton est parfois pompeux, surtout que le discours de Noé se répète de page en page au début, que ce soit par le biais de ses pensées, des dialogues ou par les rêves qui commencent à le hanter.
Tout le monde connait bien évidemment le personnage, le mythe de l’arche, du déluge etc. Et donc, le scénario ne surprend pas vraiment, hormis l’univers dépeint, le travail sur cette matière et la caractérisation de Noé lui même.
Sur ce plan, on découvre un homme idéaliste, certes, mais qui traîne un certain désenchantement aussi. Le monde qui l’entoure le dépasse dans sa chute, il regrette que la parole du créateur ne soit pas davantage écouté, qu’il y ai une véritable perte de foi qui pousse ses propres idées vers une sorte d’extrémisme cryant que nombreux ne partagent pas, même dans sa propre famille. Mais le scénario ne tombe pas non plus dans une sorte de préchi-précha lourd. Bien sûr, on n’échappe pas au contexte mystique, à cette espèce de morale sous-jacente à base de "C’est le châtiment pour ce qu’ils ont fait à la Terre" un peu rébarbatif. Mais c’est le sujet même de cette série, on ne peut pas vraiment reprocher aux scénaristes de ne pas être cohérents par rapport au cadre de leur univers. D’autant que progressivement ce discours sous-jacent s’estompe derrière les prises de position de Noé, devant ses décisions et devant la confrontation qui va l’opposer à ses proches.
On retrouve donc le cinéaste Darren Aronofsky avec son co-scénariste habituel Ari Handel. On reconnait les thématiques du réalisateur, ces personnages guidés par une destinée très forte, vers des choix à faire, des choix qui ne leur feront pas forcément éviter les drames qui les attendent. Son écriture est donc assez forcée et insistante, d’autant que les deux premiers albums ne font qu’introduire Noé et le voyage qui va le mener au mont Ararat. Le dessinateur Niko Henrichon explique d’ailleurs que le scénario qu’il a réçu ne lui décrivait pas spécialement les cases, mais plutôt les situations, lui laissant toute liberté pour adapter et se réapproprier cette histoire. Ce qui explique aussi une certaine tendance à étirer la narration au profit de grandes scènes plus spectaculaires !
Très vite d’ailleurs, le véritable bonheur dans cette lecture c’est le remarquable graphisme de Henrichon. Cet artiste s’est fait un nom avec l’album "The Pride of Bagdad" avec Brian K. Vaughan, et ensuite grâce à ses travaux chez Marvel notamment ! Son trait est magnifique, et sa mise en couleur très bien sentie. Chacune de ses planches est un vrai régal pour les yeux. Et il faut bien insister sur le fait qu’il s’agit ici vraiment d’une réappropriation d’un univers par un artiste. Aronofsky a bien précisé que pour l’adaptation en film on risquait de voir quelque chose de différent.
Ce volume présente donc de façon très prometteuse un univers bien typé et très bien caractérisé. Peut-être en effet est-il un peu trop archétypale dans les angles, mais sa lecture est vraiment agréable.
Très conseillé !
Par FredGri, le 8 mars 2014