Noir Horizon
Sitra Ahara

Sur la planète Kepler-452 b il y a un étrange mur noir, infranchissable. A chaque tentative de le traverser, c’est un échec, les soldats n’en reviennent pas, ou en morceaux, les machines, les androïdes, les sondes cessent aussitôt d’émettre… Quelle étrange énergie peut bien se cacher derrière cette paroi sombre ? Seul dernier espoir, envoyer un groupe de détenus qui n’ont plus rien à perdre. Mais voilà, ils réussissent d’une part à s’échapper, mais dans leur tentative de fuite, ils n’ont d’autres choix que de traverser ce Noir Horizon, derrière lequel ils découvrent un paysage ravagé, parcouru régulièrement par une brume qui transforme tous ceux qui la touchent en monstres…

Par fredgri, le 23 septembre 2023

Notre avis sur Noir Horizon #1 – Sitra Ahara

Décidément, Philippe Pelaez a le vent en poupe. C’est LE scénariste à surveiller de très près en ce moment. Pour ce nouveau triptyque, il est accompagné par le dessinateur virtuose Benjamin Blasco-Martinez qui s’échappe de ses ambiances historiques habituelles pour nous plonger dans un récit SF sombre et violent, sur fond de paysages post-apocalyptiques spectaculaires.

Dès les premières pages, nous sommes au cœur de l’intrigue, un mur opaque, noir, vrille l’horizon de la planète Kepler-452 b, des soldats se font massacrer en tentant de le traverser et les futures recrues pourrissent en attendant en prison. Le ton est sentencieux, ponctué par des citations bibliques empesées. On devine vite qu’on n’est pas là pour rigoler. L’écriture est sèche, sans appel et l’accent n’est résolument pas porté sur les psychologies, mais plutôt sur le rythme.
Nous plongeons dans un univers dictatorial, aux résonances religieuses dont on ne connait pour l’instant pas trop les contours. On avance en piochant les références deçi delà et c’est jusque là largement suffisant pour parfaitement appréhender l’intrigue et les enjeux auxquels doivent faire face les personnages.
Le scénario est rondement mené, avec du rythme, des rebondissements et pas mal d’action, le tout accompagné par des planches exceptionnelles qui font la part belle aux décors, aux plans larges et aux multiples expressions. Du très beau travail. Il faut dire que le trait de Blasco-Martinez est vif et très contrasté, qu’il insuffle de l’énergie dans chaque case, avec un travail sur les couleurs assez fin qui mise bien plus sur des tonalités désaturées, parfois assez sombres et inquiétantes.

Une très belle alchimie pour un début de série qui intrigue, mais qui ne se contente pas de n’être qu’une introduction, loin de là. La fin nous promet une suite mystérieuse, vivement la sortie du volume 2.

Très vivement recommandé.

Par FredGri, le 23 septembre 2023

Publicité