NOS AMES OUBLIEES - D'après le livre de Stéphane Allix

Journaliste écrivain, Stéphane Allix a quitté son domicile du Lot pour un rendez-vous qui lui occasionne un grand questionnement et une aussi grande inquiétude. Afin d’avoir une trace orale de la conversation qu’il va avoir, il a décidé de l’enregistrer à l’insu de son interlocuteur. Pourquoi tant d’appréhension et quel est donc ce mystérieux individu dont la confrontation le met dans cet état ? Pour en comprendre la raison, il faut replonger dans le passé du reporter, dans un passé où les souvenirs d’enfance de celui-ci ont disparu inexplicablement. Durant toute sa vie, Stéphane a vécu normalement, tout en cachant un mal être persistant et en développant une maladie auto-immune. Jusqu’à ce que, à la suite de consultations de spécialistes improbantes et d’expériences chamaniques, le journaliste décide de se tourner vers la psychothérapie psychédélique. A force d’expériences introspectives aidées par l’utilisation de substances, des bribes de souvenirs anciens semblent de dessiner. Parviendra-t-il à recouvrer ses souvenirs d’enfance et surtout comprendre pourquoi ils ont été effacés de sa mémoire ?

Par phibes, le 14 décembre 2024

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Notre avis sur NOS AMES OUBLIEES – D’après le livre de Stéphane Allix

C’est toujours un immense plaisir d’avoir des nouvelles de Grégory Panaccione. En ce mois de décembre 2024, l’artiste nous livre ce nouvel album. Pour cela, il revient quelque peu sur cette thématique douloureuse qu’il a développée si remarquablement dans L’homme en noir et qui concerne les traumatismes de l’enfance. A cet égard, il prend possession du roman autobiographique de Stéphane Allix, reporter de guerre, paru en 2021 chez Albin Michel et nous le restitue dans une forme illustrée particulièrement envoutante.

S’efforçant de ne pas trahir les propos du romancier, Grégory Panaccione nous immerge dans l’histoire de cet homme qui a décidé, à la suite d’une longue succession de vicissitudes existentielles, de comprendre le pourquoi de son malaise persistant, de sa maladie incomprise conventionnellement et par ce biais, de découvrir le pourquoi de l’absence de souvenirs de son enfance passée. A livre ouvert, sans tabou, l’on rentre dans la psyché d’une personne qui s’est engagée dans le traitement de ses problèmes via des expériences psychédéliques et l’on y découvre son lent et dur parcours thérapeutique.

L’évocation est pleinement prégnante et également sage par son développement. On y perçoit, picturalement parlant, les troubles de Stéphane, passant dans différentes phases émotionnelles et psychotiques bien suggestives et surprenantes. Il ne fait aucun doute que ces troubles sont de nature à intriguer, surtout sur la façon dont ils ont pris corps, et à ce titre, les différentes expériences subies par le romancier vont permettre de lever ce voile pesant sur une amère vérité.

L’on concèdera donc que le travail de Grégory Panaccione est on ne peut plus puissant en termes de ressenti. A la faveur d’un trait généreux, passionné et proche d’un certain réalisme, il nous embarque dans cet univers à portée humaine, dans un voyage interne partagé entre réalité et psychédélisme. Les moments d’évasion sont impressionnants et témoignent d’une belle recherche évocative pour se faire l’écho des émotions de Stéphane, le tout dans des effets colorisés justes à propos.

Une adaptation superbement orchestrée qui n’est pas sans susciter de grandes sensations.

Par Phibes, le 14 décembre 2024

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