NOTRE MERE LA GUERRE
Deuxième complainte

Janvier 1915.
La guerre continue de faire rage sur le front, dans les tranchées. Mais l’horreur n’est pas seulement sur les champs de bataille : trois femmes ont été retrouvées non loin des tranchées. Elles sont mortes, assassinées. L’état-major français se focalise sur ces crimes et envoie un officier, le lieutenant Roland Vialatte, sur les lieux du crime pour enquêter, sur ordre du capitaine Janvier. Vialatte a approché la section du caporal Peyrac. Ces hommes ne sont pas vraiment des enfants de chœur et ce sont des repris de justice.
Mais là, Peyrac vient de perdre une bonne partie de ses soldats lors de la bataille. Ils ont laissé Jolicoeur au milieu du champ de bataille, blessé au ventre. Le caporal et ses hommes essaient de lui redonner le moral depuis la tranchée…

 

Par berthold, le 17 septembre 2010

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2 avis sur NOTRE MERE LA GUERRE #2 – Deuxième complainte

A peine eue entre les mains cette deuxième complainte, que je me suis empressé de la lire.
Crénom, ce second opus de Notre-Mère la Guerre est, une nouvelle fois, une belle claque ! Le récit ne va pas vous laisser indemne.

Kris est très inspiré par son sujet. Nous voyons qu’il s’est documenté, qu’il a fait des recherches sur l’état d’esprit des soldats, sur la vie dans les tranchées ou encore sur l’horreur des batailles. Dès les premières planches, lorsque l’officier fait l’appel, nous comprenons, juste au regard du caporal Peyrac, que l’altercation avec les Allemands a été rude. Puis Kris, peu à peu, nous replonge dans l’enfer de l’assaut et le massacre que cela a été. Cette scène vous frappe, vous marque ou vous prend aux tripes. Elle ne vous laisse pas indifférents, loin de là. Vous êtes plongés en plein, vous n’avez aucune échappatoire. Et si vous croyiez que cela serait fini, détrompez-vous, vous y retournerez assez vite.
Néanmoins, le scénariste nous offre quelques accalmies en nous montrant que malgré l’horreur de la guerre, il y a la camaraderie, comme dans cette scène où les hommes chantent pour soutenir leur camarade blessé et laissé sur le champ de bataille, ou encore lorsque le soldat français donne sa cigarette au soldat allemand prisonnier. Ces scènes sont belles, humaines tout simplement.
Kris n’oublie pas l’enquête de Roland Vialatte. Nous verrons que l’officier trouve de nouvelles pistes et malheureusement, un nouveau meurtre a eu lieu.

Les peintures de Maël sont magnifiques. Son talent explose (si je puis me permettre) à chaque page, dans chaque case. Il a une réelle maestria de la mise en scène. Tenez, prenez donc l’assaut final : c’est vraiment impressionnant, ça fait mal, ça percute, c’est violent mais c’est vraiment réussi. Maël fait aussi ressortir l’émotion à travers les regards, les expressions de ses protagonistes. Le caporal Peyrac, au début, en est la parfaite illustration.

Cette seconde complainte montre que cette série est vraiment partie pour être l’un des chefs d’oeuvres du genre.
Ce tome 2 ne décevra pas les admirateurs. Il est même indispensable dans vos bibliothèques.

 

Par BERTHOLD, le 17 septembre 2010

Kris est un auteur de bande dessinée qui aime s’attarder sur l’Homme, sur sa condition et sa nature – si tenté qu’il en ait une. Au travers de ses histoires, Kris aborde les relations qui nouent les Hommes entre eux avec une « vérité » – une certaine « gravité » peut-être même – qui ne laisse pas insensible. Kris est un auteur qui partage avec son lecteur une partie des questions qu’il se pose et nous propose un début de réponse, des pistes de réflexions dont chacun sera libre d’en saisir la portée.

Avec Notre Mère la Guerre, il s’attache aux soldats qui on subit la guerre des tranchées, à ces hommes à qui la bêtise cruelle et absurde de quelques uns a pris la vie de tant d’autre. Kris nous parle donc de la Première Guerre mondiale et de ces acteurs. Mais là où son approche est originale et singulière, c’est qu’il donne à son récit une trame policière et un héros qui n’est pas un Poilu mais une « hirondelle », autrement dit un militaire de l’arrière, de la campagne : un gendarme. Le lecteur suit peu à peu la désillusion d’un homme droit et « crédule » qui confronter à l’horreur prend conscience que la guerre n’est pas un jeu… Kris fait preuve d’une grande habileté dans le choix de ces mots, durs et percutants mais toujours juste, la narration « littéraire » de ce livre émeut au plus profond.

Au dessin Maël nous offre un superbe travail. Il réussit à reproduire dans chacune de ses cases l’atmosphère de l’époque tout en faisant le choix d’une mise en page « moderne ». Son dessin renferme une émotion forte ; plonger votre regard dans celui de ses personnages et vous n’en ressortirez pas indemne. Maël donne vie à ces hommes et c’est comme si au travers de ce regard ils nous interpellaient directement, troublant et fascinant.

Notre Mère la Guerre est une grande œuvre du 9ème art poignante et sensible. Une lecture indispensable pour tous les bédéphiles et aussi pour les autres. Un devoir de mémoire « intelligent » et juste, car il ne faut pas oublier. Encore un incontournable de chez Futuropolis.

Par melville, le 28 septembre 2010

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