NOTRE MERE LA GUERRE
Requiem

Septembre 1917. Le Lieutenant Vialatte est remis sur pied après de graves blessures subies au combat. La convalescence lui a permis de reprendre contact avec le Commandant Janvier et relancer l’enquête. Deux nouvelles majeures viennent alors bouleverser leurs recherches : Eva, l’amour de Vialatte est en vie, elle travaille à la Croix-Rouge et ramène en France avec elle, Gaston Peyrac. Une chance inespérée de découvrir, enfin, ce qui s’est passé dans les tranchées en Janvier 1915.

Par Placido, le 4 octobre 2012

Publicité

Notre avis sur NOTRE MERE LA GUERRE #4 – Requiem

Dernière complainte déchirante où les blessures, trop profondes, ne se refermeront plus jamais. On tient là un album dense, dense en histoire, en aventure policière et en émotions. L’enquête menée par le Lieutenant Vialatte, réamorcée dans le tome 3, reprend ici pleinement ses droits et trouve son terme. La vie dans les tranchées, la vie chez les planquées hors du front, tout cela repasse en second plan. Place à l’histoire et un peu moins à l’Histoire.

L’aspect policier de la série est dès lors beaucoup plus marqué. Vialatte et Janvier replonge dans les écrits, dans les recherches, le premier retrouve même des sensations presque oubliées. Ils sont tout autant perdus qu’à l’origine, repartant de zéro mais avec la foi de retrouver l’assassin. Plus que de le retrouver, de comprendre pourquoi. Pourquoi ces meurtres de femmes ? Kris affirme à nouveau ses talents de narrateurs, mêlant l’enquête et l’émotion avec une virtuosité toute naturelle. Brute et modeste. Mêlant également des dialogues ordinaires et académiques avec une voix off très littéraire, qui fait hommage aux innombrables correspondances épistolaires de cette époque. Les personnages prennent une ampleur toute nouvelle, maximale. La guerre les repoussera jusqu’aux plus profonds de leur âmes, les dénaturant, les transformant en animaux dénués de sentiments où seul la survie compte, où seul la haine peut s’épanouir.

Maël dessine ainsi ces animaux avec une inspiration confondante. Traduisant toutes les voix empruntées par Kris avec une justesse sans pareille. Le duo parfait.

Ce Requiem est chargé en regrets. Tous les personnages en sont chargés, à tel point qu’ils finissent écrasés. Le pire des fardeaux. Nous, ça va. On termine cette série avec une certaine solennité et il est difficile d’en avoir, des regrets, sinon d’oublier de remercier les auteurs, et de ne pas leur souhaiter bonne chance pour d’autres projets.

Par Placido, le 4 octobre 2012

Publicité