Nounours en enfer

Dans ce recueil de presque 150 pages, les éditions Stara reviennent sur Rory Hayes, un des artistes les plus controversés de la BD alternative, au travers d’une biographie, de témoignages et des histoires qu’il mit en scène au fur et à mesure, la plupart avec son personnage fétiche, un nounours complètement allumé !

Par fredgri, le 2 juin 2013

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Notre avis sur Nounours en enfer

Rory Hayes est de ces artistes qui déstabilisent complètement, non seulement à cause de ce graphisme résolument affranchit de toutes contingences esthétiques, mais surtout de par le ton extrême de ces histoires, de ces planches ou progressivement se pointe l’influence grandissante de la drogue.
Lire cet album c’est entrer de plein fouet dans l’histoire de l’underground, c’est se rendre compte de l’impact de ces artistes sur le modèle même de la BD.

Rory Hayes est un jeune dessinateur américain mort en 1983 d’une overdose.
Sa brève carrière dans le comics underground s’étale sur une petite dizaine d’années entre 1969 et 1975. Pourtant, il fut l’un des dessinateurs qui chamboula le plus les codes du comics underground. Il fut surtout un des artistes les plus controversés du moment, même dans le milieu de l’underground, jugé le plus souvent trop extrême par ses camarades.
Avec son frère Geoffrey, il passe son enfance à dessiner des petites BD et à tourner plus de 150 films en 8min. Le principal personnage de Rory était alors un ours, inspiré d’un de ses ours en peluches. Rory a tout juste 10 ans à ce moment là. Petit à petit il commence à illustrer ses propres cauchemars et progressivement sa vie de drogué. Rory va alors commencer à rencontrer, en travaillant dans une librairie de comics tout le gratin de l’underground du moment, se laissant tenter à son tour et commençant à participer au diverses publications qui se présentent. C’est un fan des EC comics, des publications spécialisées, dans les années cinquante, dans les récits d’horreur, de science fiction et de guerre, et tout son univers personnel et graphique en est imprégné.

On a ici une sélection d’une cinquantaine de travaux. Et c’est intéressant car cet auteur distribuait ses dessins et ses planches pour s’acheter des doses de drogues, il y a donc là un énorme travail de restauration et de rassemblement de document, le tout accompagné de textes, de témoignages des auteurs et celui de son frère Geoffrey qui sont primordiaux pour mieux comprendre cet artiste hors du commun.

Bon, je ne vous cacherais pas que je n’ai pas été très réceptif à tout ça, c’est très décousu, presque amateur (même si le style évolue beaucoup, s’affinant dans les angles). Les "histoires" partent un peu dans tout les sens, à grand renfort de sexe, de violence, d’horreur. Mais qu’importe en fait, car ce qui touche tout de suite le lecteur (donc moi par la même occasion) c’est cette rencontre avec une personnalité sans concession, libre et excessive et c’est soit "on aime" soit "on n’aime pas".

Un album assez curieux, pour les vrais amateurs d’underground bien déjanté !

Par FredGri, le 2 juin 2013

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