Nous étions les ennemis

Le 7 décembre 1941, les japonais attaquent Pearl Harbor, c’est une véritable déclaration de guerre qui va soudain provoquer un profond sentiment anti-japonais aux Etats Unis et amener le gouvernement à déclarer comme potentiel ennemis de la nation tout américain d’origine japonaise. De nombreuses expulsions sont alors organisées et la famille du jeune George Takei est brusquement envoyée dans un camp d’internement…

Par fredgri, le 17 mai 2020

Notre avis sur Nous étions les ennemis

Si le nom de George Takei vous dit quelque chose c’est certainement parce qu’il a longtemps interprété le rôle de l’officier timonier Sulu, dans Star Trek. Néanmoins il ne faut pas non plus oublier qu’en dehors de son métier d’acteur, il s’est impliqué très tôt dans la politique et dans la défense des Sino-américains, ainsi que pour la cause LGBT. Mais ce qui nous intéresse ici c’est le témoignage qu’il nous propose, par les voix de Justin Eisinger, Steven Scott et l’illustratrice Harmony Becker ! Il nous ramène en 1941, lorsque sa famille est brusquement expulsée pour être emmenée ensuite dans un camps d’internement réservé aux américains d’origine japonaise…
Nous découvrons alors une des facettes de l’histoire américaine que beaucoup aimeraient bien oublier et qui a eu tendance à être effacée des livres d’Histoire ! En effet, alors qu’en Europe on parquait dans des camps similaires tout individu d’origine juive, diabolisé par un pouvoir tortionnaire, les ricains appliquaient la même recette (qu’ils répéteront avec les musulmans, suite aux attentats…), pour exactement les mêmes raisons ! Condamnant ainsi tout un pan de leur population par préjugé et bêtise !

Et même si ce récit met en avant ces comportements stigmatisants, les auteurs le présentent par la voix de Takei qui a traversé cette douloureuse expérience dans son enfance, ignorant régulièrement la réalité qui se cachait derrière les attentions rassurantes de ses parents ! Et c’est cette justesse qui permet de prendre du recul, de ne pas complètement tomber dans le pathos et mieux saisir qu’au milieu des privations, des tensions qui s’immisçaient autour d’eux, les parents de George ont toujours tout fait pour maintenir une cohésion familiale, avec les jeux, les sourires et même Noël !

Un témoignage édifiant, d’une extrême finesse, très touchant, qui n’oublie pas l’histoire et ses aspects plus durs, mais qui met surtout en avant l’humain et la mémoire qu’il faut entretenir !

A lire et relire, très vivement conseillé !

Par FredGri, le 17 mai 2020

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