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Sous le couvert des mésaventures de son personnage Doug McMurdock, Bruno Duhamel nous conduit irrémédiablement, non pas sur les traces du monstre du Loch Ness comme pourrait le faire croire le premier de couverture mais plutôt sur les travers du net et plus particulièrement les réseaux sociaux. En effet, à partir de la publication sur une plateforme en ligne de quelques photos pour le moins surprenantes (certes bien inspirées du fameux monstre écossais), la vie du propriétaire de ces dernières va chavirer au point de devenir un véritable enfer.

Il ne fait aucun doute que l’auteur met le doigt là où le bât blesse. Portant progressivement son récit au paroxysme, il ne manque avec ce trait d’humour qu’il use avec beaucoup de finesse (voir Le retour, Jamais…) de nous distraire pleinement sur la dérive que peut inciter Twister (gros clin d’œil à qui vous savez !) et de ses abonnés qui n’en finissent pas de monter en épingle la fameuse trouvaille de Doug. Le monstre est-il vrai ? N’est-il pas dangereux pour les humains ? N’est-il pas le produit d’une expérience interdite ? etc, etc… Le pauvre riverain de Castle Loch devient alors une véritable victime du système qui, dans son tourbillon descendant, entraine ses proches et toute une kyrielle de communautés dans un affrontement délirant.

La partie graphique se veut menée de main de maître. Dans un style semi-réaliste saupoudré d’humour qu’il a su apprivoiser au fil de ses albums, Bruno Duhamel anime ses planches avec brio. Ses personnages et en particulier Doug se révèlent chacun dans des caractéristiques bien représentées. Doug en tant qu’ermite revêche dépassé, Emma Holmes en écrivain fuyant la célébrité, Maggie, Lisbeth… le monstre, tous un réel charisme qui donne un véritable intérêt à cette histoire rocambolesque (non loin d’une certaine vérité).

Une histoire satirique excellemment réalisée par un artiste qui n’a pas fini de nous divertir. A lire de toute urgence !

Par Phibes, le 17 septembre 2019