LA NOUVELLE BANDE DES PIEDS NICKELÉS
Expulsés volontaires

Au sortir de l’été, Croquignol a laissé dans ses chaussettes son inspiration légendaire. Afin de le requinquer, Filochard et Ribouldingue décident de l’emmener au bord de la mer. Mais à la suite d’une entourloupette ratée de Croquignol, le trio doit quitter précipitamment le train qui le transporte vers sa destination et se retrouve à fouler la terre viticole du Beaujolais. Là, les trois larrons se joignent à une bande de Congolais employés pour les vendanges par le châtelain du coin et fomentent rapidement une petite vendetta à l’encontre de ce dernier. Ils ne tardent pas à se retrouver, manu militari, aux portes du plus proche aéroport pour une expulsion massive vers le Congo. Considérant les pratiques douteuses qu’ils vont découvrir chez les autochtones, les Pieds Nickelés ne devraient pas être dépaysés. Quoique !

 

Par phibes, le 7 avril 2012

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Notre avis sur NOUVELLE BANDE DES PIEDS NICKELÉS (LA) #3 – Expulsés volontaires

A l’instar de Philippe Riche aux éditions Vents d’ouest, Trap et Oiry semblent avoir trouvé leur voie dans la réactualisation des aventures de la fameuse bande des Pieds Nickelés créée à l’origine au début du 20ème par Louis Forton. En ce mois d’avril, sous l’égide de la maison Delcourt et de ses nouveaux protecteurs, ce sympathique tandem retrouve le chemin des bacs pour de nouvelles et joviales péripéties.

Ce troisième volet confirme les intentions évidentes des deux précédents tomes. Les aventures contées ont pour but de donner un sacré coup de jeune à celles antérieurement réalisées par Montaubert, Lortac, Erwald, Janoti, Tiberi et Pellos. Cette modernité se ressent au niveau des dialogues qui dévoile une ambiance argotique des plus rafraîchissantes. De même, la thématique générale utilisée ici se veut se caler à une actualité récente (l’expulsion des sans-papiers hors du territoire national), actualité que l’on retrouve par ailleurs dans quelques bons petits clins d’œil.

Bien sûr, cette aventure se référant à l’ancien concept, les auteurs ont choisi de rester dans une norme scénaristique classique, linéaire, démoulant leur histoire à travers un road-movie vénal survolté qui ouvre la porte à une succession de faits très variés. L’humour ambiant y est sympathique, bon enfant, doté d’une vitalité très agréable.

Cet opus dévoile une particularité, liée à l’un des protagonistes principaux Croquignol. En effet, contrairement à son habitude, ce dernier a perdu (pour les besoins de l’équipée) de sa superbe. Aussi, les deux autres compagnons prennent "du grade" et animent leur parcours. Tout particulièrement, Ribouldingue se détache en s’amourachant d’une noiraude, caractéristique (voire clin d’œil) qui n’est pas sans rappeler l’aventure africaine (tome 96 aux éditions Société Parisienne d’Edition) sous l’ère Montaubert/Pellos où Ribouldingue a connu la même idylle avec Manounou.

Les graphiques d’Oiry conservent leur intérêt, se référant plus à ceux de Forton (les personnages ont pratiquement la même taille) que de Pellos. Son trait personnalisé est généreux, assurément dynamique et plein de cocasserie.

Un troisième épisode réussi, appréciable par sa verve et son animation, prouvant ainsi que les Pieds Nickelés, plus que centenaires, ne sont pas près d’être expulsés du paysage du 9ème art.

 

Par Phibes, le 7 avril 2012

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