Nuages

On a peut-être tous imaginé, un jour, se faufiler entre les nuages, s’élever, libre de toute contingence et voler, loin. Si Léo rêve, enfant, puis adolescent, puis adulte, de ce jour ou il pourra voyager, laisser derrière lui ce quotidien plus « terre-à-terre », c’est peut-être pour se représenter un avenir plus épanouissant.
En avançant dans l’album, on ne peut s’empêcher de repenser à tous ces espoirs qui jalonnent notre propre parcourt, ces nuages qui changent de forme au fur et à mesure que l’on grandit, que l’on se confronte à la vie, le travail, ou je ne sais quelle possible expérience de couple.

J. Personne brosse le portrait d’un homme qui n’a rien de bien exceptionnel, avec son lot de défauts, ses limites. Il l’accompagne de sa naissance à sa mort, glisse de la nostalgie au fur et à mesure que la vie s’interpose et construit un récit touchant par son économie de moyen. On voit bien qu’on n’est pas dans LA grande histoire édifiante, mais plutôt dans un récit simple et incroyablement humain dans la vérité qui s’en échappe.
Ce Léo pourrait être n’importe qui d’entre nous, ses rêves ne sont pas hors norme, il n’a pas une image exagérée de lui-même, juste assez de sincérité pour accepter d’attendre, que peut-être même une part de tout ça lui échappe progressivement.
L’écriture a ce petit quelque chose de juste, de naturel, de presque poétique qui rend cet album émouvant, sans pour autant transcender le propos inutilement.

Une belle découverte qui révèle un auteur sensible… Et si l’on regardait un peu ses précédents albums…

Par FredGri, le 1 mai 2024