NUIT SAFRAN
Récit complet

Editée pour la première fois en 2010 et 2012, l’aventure de la famille Nuit Safran se voit publiée dans son intégralité par la maison Soleil, éditeur d’origine. Elle se veut le produit de l’association de Christophe Arleston et de Melanÿn, deux scénaristes qui connaissent le Monde Troy, l’un pour l’avoir créé avec Lanfeust de Troy, l’autre pour y avoir été associée et auquel on leur doit en particulier Tykko des Sables, Les guerrières de Troy, L’expédition d’Alunÿs…

Cette aventure qui se décline donc en deux parties ne dépareille pas de ce vaste univers féérique et nous fait connaître l’une de ses baronnies qui la composent à savoir Nuit Safran au sein de laquelle son sort va se jouer via une lutte de pouvoir intra-familiale. Dans des accents médiévaux, le récit permet de mettre en avant les personnages forts de cette équipée, Libellule et Aouta, dans une adversité qui mêle comme il se doit drame, malversations et un soupçon d’humour. Ils sont associés à d’autres protagonistes comme Bourdon, Moustiq, l’immatériel Albumen et le chevalier Thör qui vont évidemment apporter leur grain de sel au conflit.

La magie liée au monde de Troy reste bien ancrée et par ce biais, les coscénaristes nous offrent une histoire bien plaisante à parcourir, parsemée de bonnes intentions et de quelques temps forts. L’originalité n’est pas forcément au rendez-vous compte tenu que ce récit se nourrit d’un monde que l’on connaît grâce à la saga Lanfeust. Il n’en demeure pas moins que le mix entre personnages réels et êtres fantomatiques reste assez savoureux et génère des situations qui se veulent bien sûr surnaturellement croustillantes.

Confiée à Eric Hérenguel, l’illustration des tourments de la baronnie de Nuit Safran demeure bien agréable à regarder. L’artiste démontre de réelles intentions à coller à l’univers graphique du Monde de Troy. Ses efforts sont louables (tout comme ceux de Sébastien Lamirand aux couleurs) et ont le privilège de mettre en exergue un travail bien fouillé souvent mis en relief par une pagination noire. Il en ressort une animation cohérente, qui peut à certains instants prendre des proportions hors norme comme lors de l’invasion des fantômes ou l’assaut des trolls.

Une remise en lumière complète d’une aventure fantasy à la mode de Troy à découvrir si vous l’avez ratée lors de sa sortie il y a plus de 20 ans.

Par Phibes, le 1 août 2024