Nymphéas Noirs

Le village de Giverny est très connu, grâce aux toiles qu’y a peintes Claude Monet. Mais ce magnifique paysage est soudain perturbé par un meurtre des plus mystérieux. L’enquête commence avec un jeune inspecteur envoyé sur place. Tout de suite, il a le sentiment que tout tourne autour de la séduisante institutrice et de son mari jaloux. Progressivement, il avance dans l’affaire, creuse le passé et découvre que le secret de tout ça réside peut-être dans une vieille histoire, un soir, lorsqu’un enfant de 11 ans trouva la mort, il y a longtemps…

Par fredgri, le 24 février 2019

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Notre avis sur Nymphéas Noirs

A la base de ce scénario, il y a le roman du même nom de Michel Bussi, réputé comme inadaptable !
Pourtant, en plongeant dans ce remarquable album, nous ne pouvons que nous rendre compte que l’exercice a été mené haut la main, tant d’un point de vue purement narratif que graphique !

Au premier abord, on peut se dire que la maestria de Didier Cassegrain doit réellement transcender le scénario, voir même le faire oublier. Et bien c’est loin d’être le cas. Car Fred Duval nous propose un récit extrêmement immersif, en reprenant au mot près le texte de Bussi. Un texte riche, évocateur et elliptique, dont le style déborde d’intimisme, qui flotte autour des cases, nous emportant dans une sorte de long murmure complice, voyeur… Et c’est là que l’on peut parfaitement apprécier la complicité entre Duval et Cassegrain, leur deux regards se mélangent dans une mise en scène très adroite et intelligente, qui nous subjugue. Ainsi, on tombe délicieusement amoureux de ces teintes pastels, des peintures que l’on devine deci delà… C’est beau, on s’arrête le temps d’une case, sur la délicatesse d’un trait, d’une ombre, d’un dégradé ou simplement sur la silhouette de la belle Stéphanie qui habite tout le récit !

Et pourtant, il s’agit bien, avant tout, d’un polar, de l’histoire d’un crime, d’une longue découverte du sens que peut prendre le passé, tandis que devant nous se dessinent la vie de ces trois personnages féminins, de cette gamine, cette femme et cette petite vieille que l’on suit des yeux !

L’album est envoutant, presque hypnotique, 140 pages qui défilent lentement, qui se savourent comme lorsque l’on se perd dans les peintures de Monet. Alors oui, il faut trouver un coupable, oui, c’est compliqué et oui on devine qu’il y a des choses qui ne se disent pas et que progressivement nous doutons même de ce que l’on peut lire… Malgré tout, quelle expérience de lecture, quelle claque que ce one shot absolument sublime à tous les niveaux !

Une année 2019 qui commence avec de très belles œuvres comme ce "Nymphéas noirs" ou je redécouvre littéralement Didier Cassegrain et Fred Duval, deux auteurs qui ne m’avaient pas habitué à autant de finesse et c’est un magnifique cadeau qu’ils nous font là !

Extrêmement recommandé !

Par FredGri, le 24 février 2019

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