Octopolis

Mona rentre précipitamment à Paris après avoir appris la disparition de son père. Elle ne l’a pourtant plus revu depuis 7 ans. Doit-elle réellement s’inquiéter ? Il faut dire que le paternel, paléontologue, ne cesse de voyager à travers le Monde. 

Toutefois, en consultant les mails de son père, elle constate qu’il était bien attendu par une responsable du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris et qu’il n’a prévenu personne d’un éventuel report de son retour dans la capitale. 

Et puis il y a ce dossier sur le bureau de l’ordinateur, dont l’intitulé intrigue : « Octopolis ». Qu’est-ce que cela peut bien être ?

Mona décide de mener l’enquête. 

Par legoffe, le 1 mai 2024

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Notre avis sur Octopolis

Gaëtan Nocq a déjà plusieurs romans graphiques remarqués à son actif. Mais c’est la première fois qu’il réalise un album à partir d’une histoire qu’il a imaginée lui même. A la clé, un récit plein de mystères et un hymne aux océans et à toutes les espèces qui les peuplent.

Cette belle bande dessinée est intrigante à plusieurs titres. Bien sûr, il y a d’abord cette affaire de disparition. Comme Mona, nous avons envie de savoir ce qui a pu arriver au paléontologue, spécialiste des mollusques marins. Autour de l’héroïne, le climat est à la méfiance. Certaines personnes pourraient être mêlées à la disparition et avoir de mauvaises intentions. 

Mais cette ambiance étrange vaut aussi par la composition du livre. Les planches mettant en scène Mona alternent avec des pages très naturalistes, où l’auteur décrit des espèces marines, notamment les céphalopodes. En arrêtant régulièrement son récit pour évoquer la vie océanique, Gaëtan Nocq dicte son tempo, impose au lecteur d’attendre un peu avant de retrouver l’intrigue principale. C’est aussi, peut-être, une manière de rappeler que, quoi qu’il se passe dans notre société humaine, la nature est là depuis longtemps et elle n’obéit pas à des impulsions, mais à une logique de long terme que l’Homme a généralement oublié de longue date.

Alors, on prend son temps. Et les très belles peintures de l’artiste nous incitent à le faire. Chaque case est un tableau, avec ses secrets, ses effets, qui méritent que l’on s’y attarde. Le bleu, bien sûr, domine les pages. Les couleurs imprègnent les dessins, qui s’offrent sans lignes nettes, comme pour mieux nous envelopper, que l’on nage sous l’eau ou que l’on évolue dans les rues de Paris. 

Si les amoureux de plongée sous-marine seront subjugués par le livre, les autres lecteurs seront également conquis par cet album qui impressionne autant par ses dessins que par son épaisseur (280 pages) et son scénario. Il est fort probable que vous aurez le sentiment que certaines choses vous ont échappées et qu’une nouvelle plongée dans le livre s’impose. 

Il ne fait aucun doute que vous serez marqué par ce thriller écologique. S’il n’est composé que de papier, il semble pourtant éveiller tous nos sens. Il nous offre, de fait, une expérience comme on en vit rarement en bande dessinée.

Par Legoffe, le 1 mai 2024

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