OGREGOD
Les naufragés

Sélectionnés pour faire leur premier voyage interstellaire, huit jeunes gens issus des familles les plus influentes de la planète militaire Okkar, s’embarquent à bord d’un Sloughi de dernière génération. Mais après quelques instants de navigations, la vanité des spationautes ne tarde pas à éveiller entre eux un tel climat de tension extrême que leur vaisseau finit par échouer sur une planète inconnue qui, comble de malchance se trouve sous l’égide de l’unique adversaire de l’Empire, l’Ogregor. Pris dans la nasse, les huit astronautes auront-ils la possibilité de se sortir eux-mêmes de ce mauvais pas ? Peut-être, le pourront-ils en s’appuyant sur Otto 6, le robot instructeur et sur Zeland, le quatrope dénigré qui espère trouver en ce voyage l’occasion d’étudier cette race de bipèdes qu’il hait ?

 

Par phibes, le 31 octobre 2010

Notre avis sur OGREGOD #1 – Les naufragés

Le fameux duo formé par Alexandro Jodorowski et Zoran Janjetov, auteurs de la série galactique des Technopères, rempile, cette fois-ci chez Delcourt, pour une nouvelle saga qui fleure, une fois de plus, la science-fiction telle qu’il l’aime la réaliser et que beaucoup aime la lire.

Pour l’occasion, le scénariste a puisé les bases de son histoire dans celles d’une œuvre littéraire réalisée par Jules Vernes, Deux ans de vacances. Par ce biais, tout en conservant certaines appellations comme le Sloughi ou l’île de Chairman, il nous entraîne dans une aventure épaisse, un brin débridée, qui a pour assise non pas un territoire planétaire mais toute une galaxie et qui devrait s’étaler sur quatre tomes.

Ce premier opus a tôt fait de nous mettre dans le bain. Faisant fi de toute introduction pompeuse inutile, Jodorowsky fait un état des lieux de son nouveau monde. Dès les premières planches, il dresse inévitablement le malaise qui y règne (socialement et idéologiquement). L’autocratie mise en place fait état d’une race soi-disant dominante, les bipèdes, mais surtout peu honorable, assistée par une couche ouvrière sournoisement revendicative. Orgueil, bassesse, racisme de bas étage, fanatisme… sont des sentiments qui se dégagent ouvertement et plonge cette première partie dans une atmosphère plutôt dégradante.

Après ce balayage sociétal, l’aventure prend son envol par le biais des (peu) dignes représentants de la gente d’Okkar. Dans un concept un tant soit peu théâtral, on assiste à la déroute des 8 spationautes, à la réaction épidermique d’Okkar et à l’intervention des sbires à l’Ogregod dans une épreuve dont il faudra attendre un petit peu le dénouement. Comme il se doit, le scénario est réactif, s’attache à dévoiler des comportements extrêmes (assez déroutants), énigmatiques pour d’autres et promet quelques moments tonitruants.

Dopé par une association qui perdure, Zoran Janjetov est en pleine forme créative. Dans cette saga, il semble atténuer l’utilisation de la palette informatique pour revenir à un dessin un peu plus traditionnel, malgré quelques incrustations photographiques (les quatropes). Son travail est bien entendu excellent, de par sa propension à réaliser des décors somptueusement colorisés, originaux et futuristes, fourmillant d’un détail qui authentifie son univers hautement technologique (vaisseaux spatiaux, bâtiments, espace….). Son étude sur les personnages a également beaucoup d’intérêt et a tendance à pousser à l’extrême les expressions de ces derniers.

Une adaptation futuriste telle que les adeptes de l’univers parallèle à la Jodorowski pourront apprécier à sa juste valeur, "plus haut et en avant"

 

Par Phibes, le 31 octobre 2010

Publicité