OISEAU RARE (L')
La grande Sarah

Après la mort du vieil Arthur et l’arrestation arbitraire de Tibor pour le vol d’animaux de cirque, Eugénie et ses deux amis Constantin et Lucien ont décidé d’utiliser leurs économies destinées à la reconstruction du petit théâtre l’Oiseau Rare pour faire libérer leur compagnon. Comme c’était prévu, le soir des retrouvailles, la jeune fille revient face à l’actrice Sarah Bernhardt afin de lui réciter le monologue de Figaro. Marquée par sa prestation, la comédienne s’accorde à la prendre à son service. Pendant ce temps, Constantin s’est lié d’amitié avec Maurice, un passionné de cartes. Ensemble, ils décident d’organiser des parties truquées. Autant dire que depuis la disparition d’Arthur, la petite bande ne semble plus fonctionner comme avant, chacun agissant sans en référer à l’autre. A moins que l’esprit de groupe soit toujours là mais imperceptible au premier abord…

Par phibes, le 13 février 2021

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Notre avis sur OISEAU RARE (L’) #2 – La grande Sarah

A la faveur de cet opus, nous replongeons dans les ambiances parisiennes de la fin du 19ème siècle et plus particulièrement, nous nous intéressons à ce petit groupe de détrousseurs issu de la Zone (immense territoire défavorisé cernant la Capitale). Et constitué d’Eugénie, Tibor, Constantin et Lucien. Nous les retrouvons après la mort de leur vieux compagnon Arthur, semble-t-il déstabilisés par un manque de confiance flagrant.

L’histoire reprend donc de plus belle, se partageant en deux courants. L’un est porté par la volontaire et pétillante Eugénie, à la recherche de ses origines qui est appelée, grâce à son talent inné d’oratrice, de côtoyer la très hautaine Sarah Bernhardt. L’autre est soutenu par Constantin et son nouveau partenaire Maurice, via des malversations qui vont ne pas tarder à tourner mal. Tout semble donc indiquer que chacun trace son chemin indépendamment des autres et ce, au grand questionnement de Tibor.

Ce deuxième épisode qui est aussi celui qui clôt le diptyque, reste dans cette saveur historique ambiante captivante, se nourrissant tout d’abord du contexte de l’époque et d’un des personnages illustres qui y sévissait à savoir la fantasque actrice Sarah Bernhardt. Ensuite, on y retrouve d’autres personnages, fictifs ou inspirés (des « zonards » sans le sou), au demeurant bien sympathiques mais aussi bien roublards. Cette association est d’autant plus forte qu’elle nous permet d’assister à une fin d’aventure particulièrement rebondissante, gérée avec brio par un Cédric Simon qui a su tirer adroitement les ficelles jusqu’au bout de son histoire, grâce à une jeune fille manipulatrice pétrie de talent et d’émotions.

On saluera aussi la très belle performance d’Eric Stalner qui illustre avec beaucoup tact les pérégrinations de ce quintet aux ambitions peu louables mais tellement plaisant à suivre. Force est de constater que l’artiste maitrise son sujet et ce à tout niveau. Les décors parisiens d’époque reflètent une réelle documentation et les nombreux personnages, à la physionomie travaillée, se révèlent bien concluants, le tout dans un détail profitable et des perspectives bien audacieuses.

Une fin d’interprétation historique revancharde portée par une jeune fille des quartiers défavorisés à la ressource impressionnante.

Par Phibes, le 13 février 2021

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