OKLAHOMA BOY
Oklahoma Boy

J’ai mis du temps à entrer dans cette histoire, simplement parce que le personnage principal ne m’est en aucun point sympathique, même dans sa douleur, même dans sa difficulté de voir au travers du filtre que son père lui a mis devant les yeux, ce gamin est animé d’une flamme fanatique qui lui retire tout charisme. Mais d’un autre côté, c’est aussi cette antipathie qui rend cet album particulièrement réussi. Etrangement.
Thomas Gilbert peint le portrait d’un ado qui va progressivement faire passer ses convictions avant sa vie, quitte à disparaître lui même derrière ces idées. On retrouve ces missionnaires évangélistes et obtus qui s’implatèrent sur le nouveau monde, dont la vie étaient tellement pleine de convictions, de restrictions, complètement fermés à toute autre forme religieuse. Et même si on n’échappe à aucun des poncifs du genre on se dit aussi que ces gens là existent et qu’ils ont permis de construire ce qui est devenu ensuite les USA !
Donc, un scénario très fin, très juste, sans concessions, peut-être un peu trop caricatural parfois (particulièrement dans la scène ou le garçon discute avec ses amis au coin d’un feu…), mais réellement très intéressant.
Cet album est aussi parmi les premiers publiés grâce à la structure Manosanctis qui prône le communautarisme en opposition à la politique éditoriale des grands éditeurs. Maintenant que les gens se tournent vers ce genre de solution, peut-être pourra-t on voir des alternatives intéressantes ! Néanmoins, cet album n’est pour le coup pas super bien distribué, n’apparaissant ni sur Amazon ni sur la Fnac, il y a peut-être encore du travail à faire dans ce sens !

Par FredGri, le 9 février 2010