Omni-visibilis

Hervé a pourtant tout un tas d’habitudes, il se lève, se mouche, boit son thé, fait sa toilette, va au boulot etc. Pourtant un matin, alors qu’à priori, il n’y a aucune raison pour que les choses changent, Hervé se rend compte, en croisant les gens dans la rue, que dorénavant tout le monde peut voir et entendre ce qu’il voit et entend… Que ce soit le premier quidam qu’il croise, celui-ci lui décrit son petit déjeuner, ou encore ces jeunes dans le métro qui semblent parler de lui comme d’une vedette de reality show… Il ne comprend rien à ce qui lui arrive… Et pourquoi à lui ? D’autant que tout commence à vite déraper…

Par fredgri, le 3 septembre 2010

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2 avis sur Omni-visibilis

Le concept qui porte cet album est assez simple, en fait. que se passerait-il si jamais, autour de vous les gens pouvaient voir le monde avec vos propres yeux, entendre tout ce que vous dites, écouter vos pensées ! Et là, qu’importe comment ça peut arriver, qu’importe que ce soit ce Hervé, ce qui compte c’est que très vite, la vie de ce personnage complètement banal va lui échapper et devenir un enfer.

On pourrait reprendre la phrase de Sartre: "l’enfer c’est les autres", car en effet, la vie de Hervé est complètement bousculée par le rapport avec l’extérieur qui va très vite se corrompre. Ce don du ciel qui pourrait créer des nouvelles pistes de communication va rapidement devenir le point central de toutes les attentions, provoquant ainsi toute une série de scènes complètement délirantes (comme par exemple sa petite copine qui simule une déclaration d’amour très enthousiasmée afin de booster sa carrière de comédienne, se servant ainsi de son copain pour diffuser sa prestation à tout ceux qui pourraient lui être utiles). Hervé n’est au début qu’un quidam bien banal, à aucun moment il n’a réellement l’idée de profiter de ce qui lui arrive, à peine essaie-t il de vraiment comprendre, tout ce qui lui importe c’est de tout faire pour être tranquille, qu’on arrête de l’emmerder, de le suivre, de le poursuivre comme ça.

Je ne vous dis pas comment cela finit, simplement que le scénario est d’une très grande finesse, alliant humour et angoisse dans une intrigue très bien rythmée qui s’écoule avec évidence. Trondheim démontre qu’il n’est pas seulement l’auteur de Lapinot, mais aussi qu’il reste un excellent scénariste à l’aise dans pas mal de genre très différents les uns des autres.
De son côté, Matthieu Bonhomme réalise ici un travail remarquable, tout simplement. On est loin du Marquis d’Anaon ou encore de Messire Guillaume, mais vraiment ce graphisme très fluide, très naturel est particulièrement en osmose avec le scénario. J’ai l’impression de retrouver le même genre de maîtrise d’un Rossi, par exemple. La comparaison s’arrête là, malgré tout, il se dégage une telle évidence de ces planches que l’on ne peut être que séduit tout de suite.

Un très bon album qui se lit vraiment d’une traite.

Par FredGri, le 3 septembre 2010

Voici une BD qui ne m’attirait guère au premier abord. Pourtant d’un format agréable et d’une finition à toute épreuve je décidais de lui laisser sa chance. Passé outre la couleur criarde du orange de couverture je me penche sur le contenu de cet opus.

Première page, premiers mots …. Le style est posé : Familier ! après quelques lignes, l’attention du lecteur se porte naturellement sur le personnages central qui pourrait être n’importe qui ! Pas de super pouvoirs ni de charme ravageur, pas question de milliardaires ou d’amnésie, pas d’animaux qui parlent ou de soucoupes volantes : Juste un homme, simple et normal.

Sans vous révéler la suite du scénario sachez qu’il est excellemment trouvé, sans jamais tomber dans la banalité ou la facilité on arrive à s’attacher à cet homme et à comprendre ses envies, ses doutes et ses problèmes (Comme la terre entière par ailleurs …Sic)
Partir d’un constat simple de la vie d’un homme pour arriver à un point où l’on ne sait plus si l’on est dans le réel ou l’imposture voilà la force de ce scénario …

Le dessin est quand à lui simple et sans faux plis. Ni trop recherché ni trop dépouillé il reflète à merveille cette latence présente dans toute la BD. Le nombre de questions posées par le scénario ne permettait pas un travail trop poussé et sur ce point le pari est totalement gagné. De plus, la volonté de ne travailler qu’avec des couleurs dénuées de densité nous pousse à tomber dans l’ouvrage qui semble non terminé. La question se pose alors de savoir pourquoi avoir choisi un tel orange pour la couverture ? Volonté de visibilité au sein des tonnes de nouveauté ? Possible …

Par PEK, le 11 octobre 2010

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