On a perdu la guerre, mais pas la bataille

La France, au début du XXIème siècle : suite à une guerre civile, le pays est désormais divisé entre la Province et l’Ile de France – dirigée par Johnny Hallyday, qui a pris ses quartiers à l’Elysée. Pour se préparer à la grave menace militaire qui plane sur Paris, le président rappelle quatre ex-étudiants d’art, une bande de copains qui ont échappé au service national en trichant honteusement lors de leurs trois jours. Cette fois, ils ne pourront se soustraire à la conscription sous aucun motif, pas même la mort. Les trois garçons doivent d’abord déterrer leur ami, décédé depuis un bon moment -un cadavre plutôt alerte d’ailleurs- et sont enrôlés pour contrer l’attaque des ISA, une dangereuse armée exclusivement féminine, qui ne recule devant aucun moyen pour obtenir la victoire.

Par Placido, le 22 août 2014

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Notre avis sur On a perdu la guerre, mais pas la bataille

Ce n’est pas parce qu’on est capable du meilleur qu’on n’est pas capable du pire. Comme ce n’est pas parce qu’on s’appelle Michel Gondry, réalisateur très talentueux, notamment responsable de deux films sublimes que sont Eternal Sunshine of the Spotless Mind et La Science des Rêves, qu’on peut se permettre de faire n’importe quoi, n’importe comment. Autant vous l’avouer tout de suite, cette petite introduction pleine d’amertume signifie que je me suis fait berner par le nom. « Oh ! Une bande-dessinée de Michel Gondry, génial ! ». Ah ben non, en fait.

J’avais des raisons d’avoir bonne espoir, pourtant, car la toute petite BD qu’on retrouve dans le DVD de La Science des Rêves est particulièrement bonne. Très courte et joliment bordélique mais où on retrouve cette ambiance mi-figue, mi-raisin entre le rire parce que c’est drôlement décalé et le malaise parce que c’est aussi profondément triste et tendu. Ca parlait de PCF, les petits cadeaux flippants qu’on peut parfois faire à sa copine (ou celle qu’on aimerait qu’elle devienne notre copine).

Mais là, il y a eu un raté, sur tous les plans : le scénario, la mise en scène, les dessins. Il y a un réel problème de rythme. Tout est déballé comme ça, c’est un peu le grand jeu de l’absurde, accompagné de dialogues débiles (dans le bon sens du terme par contre) et le côté imaginatif débordant de l’auteur – qui peut avoir un côté assez séduisant – ne fonctionne plus. Comme s’il s’était pris au piège tout seul avec ces rêveries. Avec tout ce bordel d’idées (ou de non-idées), il finit par oublier de faire une vraie histoire qui tienne un peu la route. Le dessin n’ajoute rien, manquant quand même un peu de charme et ne délivrant que peu d’émotion.

Ce qui a pour principal effet que ce qui devait être drôle ne l’est pas, ce qui devait être du "grand n’importe quoi" divertissant ne provoque rien d’autre que l’ennui. Dommage.

Par Placido, le 22 août 2014

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