One Model Nation

 
Berlin, 1977.
La Fraction Armée Rouge d’Andreas Baader et de Ulrike Meinhof sème la terreur à grands coups d’attentats. La tension est palpable et chaque jeune est pour ainsi dire devenu suspect potentiel aux yeux du gouvernement et des forces de police. Les rassemblements sont donc interdits, ce que ne peuvent qu’amèrement regretter les membres du groupe One Model Nation, obligés de se produire lors de concerts illégaux alors que le succès qu’ils connaissent aurait dû voir évoluer leur carrière autrement…
 

Par sylvestre, le 1 mars 2014

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Notre avis sur One Model Nation

 
C’est un projet qui a longuement mûri. Plusieurs années on en effet été nécessaires à l’achèvement de cette bande dessinée, qui, "sur le papier", avait tout pour séduire. Ne serait-ce que parce que le scénariste n’est autre que Courtney Taylor-Taylor, le leader du groupe de rock américain The Dandy Warhols, et qu’en tant que tel, il était mieux placé que d’autres pour pouvoir nous raconter l’histoire d’un groupe de rock, fut-il fictif comme c’est d’ailleurs le cas. Ou parce que le destin de ces rockers se voit mêlé, dans ce récit, à celui des membres de la Bande à Baader, ce qui donne un côté historico-sociétal à la bande dessinée. Parce que l’objet-livre est très beau, aussi, et qu’en plus des planches on y trouve un avant-propos signé par Michael Allreed et un généreux cahier supplémentaire en fin d’ouvrage. Enfin parce qu’un CD a accompagné la sortie de cette BD ; un vrai CD des fictifs One Model Nation…

Sauf que malgré tout cela, malgré les références à de réelles stars de la musique (Kraftwerk, David Bowie, Nina Hagen…) qui ne manqueront pas de toucher leurs fans respectifs, malgré le potentiel de cette combinaison fiction + histoire, la mayonnaise a du mal à prendre. La faute à quoi ? A rien en particulier : c’est l’ensemble qui pêche. L’histoire n’est finalement pas si captivante que cela, les personnages pas si attachants… Les couleurs sont tristes, ternes, voire elles manquent de goût lorsqu’elles se veulent plus chaudes (cf. la scène dans laquelle apparaît David Bowie). Et même le niveau dessin, on a déjà vu beaucoup mieux…

Tout doit être question de feeling, d’ambiance, de réceptivité. Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas et il faut de tout pour faire un monde ; en musique, en BD, dans la vie. Or, il semblerait que je sois, pour ce qui est du ressenti vis-à-vis de ce One Model Nation, dans le camp de ceux qui n’ont pas apprécié. Parce que graphiquement, je n’ai pas aimé, parce que les univers musicaux évoqués ne sont pas ma tasse de thé, parce que suivre cette histoire m’a été pénible. Cette BD a pourtant, comme je l’ai écrit plus haut, tout un tas d’atouts pour elle. Il y a donc statistiquement de fortes chances pour que vous y soyez plus perméables que moi ! Quand je n’ai pas accroché à une lecture, j’ai toujours l’impression que je suis passé à côté de quelque chose. Je vais me passer quelques skeuds, laisser passer un peu de temps, et j’y reviendrai. Pour voir…
 

Par Sylvestre, le 1 mars 2014

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