OPUS
Volume 2

Satoko et Chikara reviennent donc dans le monde de Resonance pour se rendre compte que devant eux la réalité s’efface. Le jeune Riu a décidé de partir dans le passé pour tuer pour de bon le masque avant qu’il ne sévisse dans le présent. Cependant ses actes ont de très graves répercussions sur l’avenir. Satoko, Chikara et la petite Mei se lancent donc à sa poursuite pour l’empêcher de tout chambouler…

Par fredgri, le 23 novembre 2013

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Notre avis sur OPUS #2 – Volume 2

Dans le premier volume, paru en Juin dernier, Satoshi Kon nous emmenait dans une méta fiction ou un créateur de manga se retrouvait soudain propulsé dans la série qu’il avait créée. La situation amenait des tas de questions des uns et des autres, mais surtout elle mettait en danger l’équilibre entre les deux réalités. Par le biais de cette histoire Satoshi Kon s’interrogeait sur son statut de créateur et sa responsabilité vis à vis de ses créations.
Et si les personnages décidaient de se rebeller, d’influer aussi sur leur propre destin !

Le premier "opus" établissait ainsi les règles du "jeu", posant les bases du concept et balançant les enjeux qui servaient de leitmotiv pour le reste de l’histoire. Ce deuxième album (le dernier car la fin du magazine prépubliant la série a sonné la fin prématurée d’Opus !) s’inscrit donc dans cette continuité, en axant cette fois le propos bien plus sur l’action. Ici il n’est plus question d’aller faire dans le didactique, il faut suivre. Et c’est très vite, à nouveau, passionnant. Les personnages évoluent dans un mélange temporel ou la réalité se fracture, ils doivent non seulement réussir à limiter les dégâts, mais en plus ils ne doivent rien changer aux évènements, au risque de disparaître eux même.
L’intrigue est complexe car il y a beaucoup d’informations, d’une part, et en plus on n’aura pas forcément la résolution complète ! Ceci dit, je trouve que cette fin involontairement ouverte pousse le lecteur à entrer dans le jeu lui aussi et à s’imaginer les multiples possibilités qui se profilaient. D’autant que les planches en crayonné, qui servent de conclusion, sont particulièrement intelligentes et riches en reflexions, avec une mise en abime de Kon lui même qui parle avec son personnage mangaka !!!

Satoshi Kon, ici, nous propose une oeuvre troublante ou l’auteur tord les codes de la BD et le cadre de la planche elle même. Parfois il pousse un peu loin les limites de sa réflexion, tirant un peu vers le fouillis et je trouve qu’il aurait pu explorer encore davantage la présence de Satoko dans le "réel" dans le précédent volume ! Néanmoins, quel fascinante plongée dans le concept même de la création, sur le rôle de l’artiste et sur le statut de personnage, le tout en restant toujours dans un récit très rythmé.
Un vrai thriller méta fictionnel hors norme, exceptionnel !

Cet artiste reste à ce jour l’un des meilleurs animateurs de sa génération, digne héritier d’Otomo. A son crédit on peut citer des chef d’œuvres comme Paprika, Millenium Actress, Tokyo Godfather, Perfect Blue, Paranoia Agent… Des œuvres qui exploraient déjà les limites entre la réalité et l’imaginaire. Mais il ne faut pas non plus oublier son travail graphique. Il y avait eu le très sympathique Kaikisen et après les deux volumes d’Opus nous devrions voir bientôt arriver le one-shot Seraphim, toujours chez Imho (réalisé avec un autre grand animateur Oshii !)
Donc soyez au rendez vous pour célébrer cet auteur disparu trop tôt en 2010 !

Par FredGri, le 23 novembre 2013

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