OR SOUS LA NEIGE (L')
Mersh

Matt Bowers a bien décidé de rester dans cet enfer blanc que constitue l’Alaska de 1898 et subsiste comme il peut, isolé de tout, malgré les tentatives de découragement de celui qui l’épie sournoisement, le trappeur Mersh. Toujours habité par sa soif de faire fortune à l’instar de Marie ou de Stevens, le jeune homme finit peu à peu par s’acclimater à la dure réalité du milieu naturel jusqu’à, à force d’erreurs et de dangers vécus, trouver une exaltation insoupçonnée. Est-ce que Matt aurait trouvé enfin sa voie dans cet environnement on ne peut plus sauvage et ingrat ? et pourquoi Mersh veut à tout prix qu’il quitte le pays ?

 

Par phibes, le 4 février 2012

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Notre avis sur OR SOUS LA NEIGE (L’) #2 – Mersh

Ce deuxième volet de l’adaptation du roman de Nicolas Vanier, le fameux écrivain/explorateur/réalisateur, installe d’avantage Matt Bowers, le candidat à l’aventure aurifère, dans son exode dans le Grand Nord. Toujours basée sur l’odyssée authentique vécue par des milliers d’hommes à la fin du 19ème siècle à la recherche d’un nouvel Eden, cette histoire soutenue par le tandem ô combien payant des frères Stalner, reste d’une consistance toujours aussi probante.

Grâce à cet épisode qui se veut être également l’avant-dernier de la série, l’on prend la pleine mesure de la terrible épreuve à laquelle est confrontée l’apprenti trappeur face à l’enfer blanc. C’est donc à une puissante confrontation (partagée par de nombreux explorateurs y compris le célèbre romancier Jack London qui intervient à la présente) que l’on pourrait qualifier d’inéquitable à laquelle nous sommes invités, entre un homme isolé et un territoire étendu qui ne fait pas de cadeau. Par ce biais et à la suite de moult dangers, on assiste à la lente émancipation de l’aventurier, aidé en cela de façon indirecte par l’énigmatique Mersh, qui parvient à dompter le côté sauvage des lieux et de fait, à participer aussi à sa fragilisation éventuelle.

Le Grand Nord sous le trait de Jean-Marc Stalner est d’une beauté extraordinaire et également redoutable. En effet, cet artiste qui a eu la possibilité de peaufiner son art au fil de séries telles Le fer et le feu, Le maître de pierre… nous transporte dans une multiplicité de décors enivrants vastes, grassement enneigés et très boisés, et nous démontre qu’ils peuvent être également un piège pour l’homme. Les sensations de froidure sont superbement ressenties (la condensation vaporeuse sortant des bouches est une particularité de ce tome), dans un jeu de couleurs qui valent leur pesant d’évocation. Les personnages sont explicites dans leurs douleurs, leurs aspirations les plus diverses, leurs craintes et leurs espoirs, campant des témoins d’une aventure aux résultats incertains.

Un deuxième tome excellemment mené dont un passage n’est pas sans rappeler Construire un feu de Chabouté, pour une adaptation aux effets réfrigérants garantis.

 

Par Phibes, le 4 février 2012

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