ORACLE
Le héros

Après que le jeune Philométis se soit montré sous son vrai visage dans la forêt proche de Vaphio, Homère poursuit son errance en compagnie de Cyddipe, la veuve qui porte les stigmates de la gifle de la déesse Héra et qui trouble le sang de Zeus. Conseillés par le poète Hésiode, ils atteignent en fin de soirée la cité naissante d’Erétrie dont l’enfièvrement leur a été vanté. Toutefois, ils ont la surprise de découvrir que ses habitants se terrent dans leurs habitations. Ils finissent par tomber sur un homme totalement prostré au milieu de la rue silencieuse et lui demandent la raison d’un tel agissement de la part de la population. En pleurs, l’homme qui s’appelle Xirès, leur fait part alors de la tragique histoire des deux grands guerriers locaux nommés Belphoron et Nicomède. Si tous les deux sont reconnus par les gens d’Erétrie pour leurs actes de bravoure, Nicomède se voit plébiscité publiquement par la déesse Hérate. Cette reconnaissance divine lui fait faire prendre des risques insensés dans ses combats au point que son compagnon Belphoron s’en émeut. Ce dernier décide alors de le lui faire comprendre mais lors d’un combat contre un envahisseur, Nicomède est tué. Son compagnon d’armes décide alors de le venger et après avoir réalisé nombre d’acte héroïques, part pour Athènes défier Hécate face à ses pairs.

Par phibes, le 7 avril 2017

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Notre avis sur ORACLE #8 – Le héros

Grâce à ce nouvel opus, Patrice Lesparre revient pour la deuxième fois dans la série-concept après avoir signé le tome 4 intitulé Le malformé. Nous retrouvons donc l’aveugle Homère qui continue à recueillir lors de ses pérégrinations à travers la Grèce Antique les récits illustrant des actes de représailles exécutés par des mortels contre les divinités olympiennes.

Ce one-shot est l’occasion de nous immerger dans une tragédie qui se veut, une fois encore, de belle facture, eu égard aux généreux rappels à la mythologie grecque auxquels elle se raccroche. Répondant de fait aux exigences du cahier des charges de la saga dirigée par Jean-Luc Istin, elle reste conforme aux évocations des précédents volets. Les références ne manquent pas (aux dieux de l’Olympe et ici, à Hérate en particulier) et offrent réellement un cadre de choix à cette fiction dramatique.

La quête vindicative dont il est question suit une progression très bien rythmée et nous fait découvrir les pérégrinations d’un héros plutôt convaincant dans sa probité et son objectif. Le drame est fort, s’appuie subtilement sur des changements de caractère (Hérate tout particulièrement) et s’enflamme jusqu’à trouver son aboutissement dans une révélation finale pour le moins surprenante et qui sonne bizarrement dans la mythologie grecque.

Pour les besoins de la mise en images de ce récit, deux dessinateurs se sont associés. Issus plutôt de l’univers du comics, Fabio d’Auria et Roberto Viacava nous livrent un travail d’un beau réalisme. Rehaussé par une colorisation chaude de Nuria Sayago, le dessin bénéficie d’un esthétisme évident, auréolé d’une sensualité très agréable et d’effets historiques bien pesés, le tout dans un détail rigoureux.

Un huitième volet qui reste de très bonne facture et qui consolide l’intérêt global de la saga. On est déjà prêt pour le prochain tome qui sera intitulé La Louve.

Par Phibes, le 7 avril 2017

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