ORADOUR-SUR-GLANE - 10 juin 1944

Le 6 juin 1944, les troupes alliées débarquent sur les côtes normandes. Cet évènement d’une ampleur considérable pousse l’occupant allemand à se redéployer. C’est le cas de la sinistre Division SS Das Reich qui, de Montauban, se doit d’aller renforcer le front de Normandie et sur son chemin, détruire les poches de résistance. C’est à la suite de l’une de ces rixes que les responsables de la division décident de lancer des représailles le 10 juin 1944. C’est le petit village d’Oradour-sur-Glane situé dans le Limousin qui est pris pour cible. La réplique va être terrible et va provoquer tragiquement la mort de toute une communauté.

Par phibes, le 1 juillet 2024

Notre avis sur ORADOUR-SUR-GLANE – 10 juin 1944

Alors qu’elles sont à l’initiative de la mise en lumière des débarquements des forces alliées en Normandie et en Provence via leur collection DocuBD, les éditions Petit à Petit poursuivent généreusement leur effort mémorial des 80 ans du second conflit mondial. Pour cela, elles se focalisent sur l’un de ses épisodes les plus sanglants, à savoir le massacre d’Oradour-sur-Glane perpétré le 10 juin 1944.

Pour cette occasion, c’est l’historien Philippe Tomblaine qui s’est employé à narrer cette tragédie humaine loin d’être ignorée et dont les stigmates frappants ont été préservés jusqu’à ce jour. A la faveur d’un récit séquencé, l’auteur a souhaité, à force d’anecdotes, de témoignages et de faits précis, mettre en évidence le contexte d’une telle barbarie qui s’est abattue sur un village qui vivait plutôt éloigné des effets de la seconde guerre.

Il en résulte une évocation très forte, remarquablement et solidement documentée qui a le privilège de nous faire découvrir en profondeur le théâtre des opérations (le pourquoi et le comment), les différentes personnalités clés qui ont exécuté ou vécu les atrocités (dont certains rescapés comme Margueritte Rouffanche, Robert Hébras…) et ce qui est advenu après le drame. Il va de soi que cet album, à l’instar d’autres produits chez Anspach (Oradour 1944 – L’innocence assassinée) ou chez Harper Collins Publisher (Le dernier témoin d’Oradour-sur-Glane) n’est pas sans ébranler nos émotions et peut se targuer de participer activement à cet formidable effort de mémoire juste pour éviter que ça se reproduise.

Pour compléter la moitié documentaire de cette évocation, trois dessinateurs ont été associés à celle-ci. Dans un style semi-réaliste certes légèrement différent mais pour le moins explicite, Maria Riccio, Emmanuel Cerisier et Arnaud Jouffroy ont entrepris de relater des pans du massacre. Il en découle un message clair, représentatif de l’époque guerrière et post-guerrière et de la barbarie perpétrée au sein du village martyr. Le travail documentaire est là-aussi visible et conforte remarquablement les différents témoignages portés par Philippe Tomblaine.

Une bande dessinée documentaire puissante et de référence sur un crime de guerre à ne surtout pas oublier qu’il convient d’expliquer à toutes les générations.

Par Phibes, le 1 juillet 2024

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