ORBITAL
Nomades

En la capitale malaisienne Kuala-Lumpur, les agents diplomates de l’ODI (Office Diplomatique Intermondial), Caleb et Mézoké, ont reçu pour mission de veiller à la sécurité de la cérémonie qui se prépare en l’honneur de la réconciliation entre les humains et les Sandjarrs. C’est lors des préparatifs à cette occasion solennelle qu’ils sont appelés en toute urgence sur les mangroves de Malaisie dans lesquelles des incidents malheureux ont éclaté, opposant les pêcheurs locaux à des aliens itinérants, les Rapakhuns. Considérant l’imminence des réjouissances qui doivent impérativement se dérouler sans embûche, Caleb et Mézoké vont tenter de comprendre les raisons d’un tel désordre qui malmène quelque peu la crédibilité de ces fameux nomades aux mœurs peu ragoûtantes.
 

Par phibes, le 24 août 2009

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2 avis sur ORBITAL #3 – Nomades

"Nomades" ouvre la porte à un nouveau diptyque, lié à une deuxième mission que doivent assurer Caleb et Mézoké, les sympathiques et efficaces agents de l’ODI. Pérennisant la "dépaysante" association entre un terrien et une extraterrestre, Sylvain Runberg quitte les limbes cosmiques pour nous entraîner sur Terre. En effet, il prend la direction des marais malaisiens poissonneux au sein desquels se déroulent de curieux évènements autour d’une cohabitation entre pêcheurs locaux et nomades Rapakhuns quelque peu difficile.

L’intrigue dont il est question est amenée rapidement par le biais d’un laminage choc d’une bestiole gigantesque qui vient nous mettre les papilles gustatives en zone rouge. Vite mis dans le bain, le lecteur est plongé dans un imbroglio terro-politico-économico-diplomatique bien tendu, que les agents de l’ODI se doivent de démêler en préservant des festivités planétaires. Sans rentrer dans une débauche de violence gratuite (juste ce qu’il faut), le récit tourne autour des réactions des employés de l’ODI face à un problème épineux et délicat que le scénariste dévoile avec parcimonie au gré des planches. Par ce biais, il se permet d’entretenir astucieusement un certain mystère sur une peuplade qui, on peut le dire, n’est pas en odeur de sainteté auprès des êtres humanoïdes.

Mais les péripéties vont plus loin et pénètrent le côté caché de nos deux personnages. De fait, elles nous permettent de lever un pan du passé de chacun et d’apprendre ce que ces derniers faisaient avant de devenir les agents modèles de l’Office.

Pour notre plus grand plaisir, Serge Pellé assure énormément quant à ses dessins futuristes d’un semi-réalisme fort bien travaillé. Il fait preuve d’une inventivité débordante en réalisant des décors (à la couleur directe semble-t-il ?) richement pourvus en détails et en créant des personnages galactiques et des vaisseaux totalement délirants. Son coup de crayon peut être à la fois précis et vaporeux, preuve que son geste est assurément maîtrisé. Si sa table à dessin (cf. photo de première page) est bien encombrée, il n’en est pas de même pour ses nombreux graphiques qui sont d’une grande limpidité.

"Nomades" est donc un très bon troisième opus qui présage un dénouement ravageur, semble-t-il !
 

Par Phibes, le 24 août 2009

Orbital n’est pas qu’une série de science-fiction de plus, c’est l’une de ces rares séries qui, dans le paysage contemporain de la BD, arrive à renouveler un genre en seulement 3 albums… Une prouesse lorsque l’on sait que les BD de science fiction se multiplient de façon exponentielle !

Le scénario est excellent, tant par son originalité que par la multitude des situations rencontrées, au delà de l’aspect purement "monde parallèle de science-fiction" on peut y lire en filigrane une appréciation portée au monde actuel et à l’intégration des nouvelles populations non terriennes. Il y a les "anti-martiens" et les "pour", c’est à dire un parallèle avec les populations immigrées aujourd’hui et tous les problèmes liés à leur intégration. De l’ambiance sombre de la mangroove à l’hyperactivité de la station de Kuala-Lumpur en passant par le calme de la baie, les lieux et personnages s’imbriquent bien et permettent une excellent immersion dans ce nouveau monde.

Le dessin n’est pas sans rappeler la série "Valerian" sortie au début des années 70 et qui avait déjà pour thème ce partage des mondes entres les espèces terriennes et autres. Un dessin de qualité donc, totalement adapté aux besoins du scénario et qui rend une très grande impression de mouvement continuel, c’est à dire que l’action en s’arrête jamais, il n’y a pas de pauses dans le récit, si vous commencez cette BD, vous ne la finirez pas avant de l’avoir terminé.

Pour une série que je découvrais je suis très agréablement surpris et n’hésite pas à vous annoncer qu’elle ira très loin et qu’elle est promise à un grand avenir. D’ici quelques années cela ne serrait pas étonnant de la voir apparaître dans les Top 20 des bédéthèques de France et de Navarre.

Par PEK, le 15 janvier 2010

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