ORCS & GOBELINS
Turuk

La tête bourdonnante, Turuk, le semi-orc reprend connaissance avec une réelle difficulté. Meurtri physiquement, il a la désagréable surprise de découvrir des lieux qu’il ne reconnaît pas. Qu’a-t-il bien pu lui arriver pour qu’il soit devenu amnésique et quel est cet endroit dans lequel il déambule et où il n’y a plus âme qui vive ? Sa reconnaissance des lieux l’amène au plus haut de la ville et lui fait comprendre qu’il se trouve sur une île. C’est en redescendant qu’il se voit pris en chasse par un archer mystérieux. Il parvient à le distancer et, après avoir récupéré des armes, il décide de se cacher dans un bâtiment obscur. Mal lui en prend car les lieux cachent de sinistres créatures qui en veulent à sa carcasse. Prenant ses jambes à son cou, il se met en quête d’un endroit haut perché qui pourra le préserver de l’intrusion des êtres monstrueux durant la nuit. Lors du renforcement de son fortin, son attention est attirée par un cri. Il se lance dans sa direction et découvre deux de ses congénères en train de se faire aligner par une belle archère elfe. Au vu de cette dernière, des bribes de souvenirs remontent à la mémoire de Turuk qui lui font comprendre qu’il était un prisonnier de guerre des elfes sylvains et que l’archère faisait partie de ses geôliers. Afin d’en savoir un peu plus sur sa situation, le semi-orc prend le parti risqué de lui parler et même de tenter une association…

Par phibes, le 1 novembre 2017

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Notre avis sur ORCS & GOBELINS #1 – Turuk

Après les Elfes et les Nains, il est devenu indispensable pour les auteurs de cette grande saga de créer dans ce vaste univers fantasy que constituent les terres d’Arran une série dédiée à d’autres races qui l’arpentent à savoir les Orcs et les Gobelins. Pas forcément bien sympathiques au demeurant puisqu’ils représentent des êtres massifs belliqueux et libidineux que l’on ne souhaiterait pas rencontré à chaque coin de rue, il n’en demeure pas moins qu’ils ont quelque chose à raconter par le biais de leurs créateurs que sont entre autres Jean-Luc Istin, Nicolas Jarry et Olivier Peru.

Ce premier opus nous plonge donc dans une des dix aventures qui semblent être déjà programmées sous cet intitulé et qui devraient se décliner sous forme d’histoires indépendantes. Pour ce faire, les auteurs ont décidé d’aller en « douceur » (pour ne pas nous effrayer !) en nous présentant Turuk, un barbare métissé doté d’un franc parler et d’une once d’ironie qui, comme diraient ses congénères de pure souche, bénéficie d’une bonne gueule et d’un physique un tantinet fluet. Fort de ce choix, l’histoire de ce semi-orc nous interpelle par le fait qu’elle nous plonge dans les pensées de ce personnage ayant perdu la mémoire suite à un grand choc. L’équipée qui en découle est donc basée non seulement sur la récupération mémorielle du « cul vert » mais aussi sur les lieux mystérieux où il se trouve duquel il doit s’extirper.

Force est de constater que cette équipée ne manque assurément pas d’attrait tant le personnage principal et les péripéties sont plaisants à suivre. Jean-Luc Istin fait preuve une fois encore d’une belle clairvoyance dans la réalisation de cette histoire qu’il a choisie assez simple, sans grosses surprises mais très efficace dans son déroulement et bourrée d’actions. Le choix des autres personnages (orcs et elfe sylvain féminin) est pleinement profitable et donnent lieu à des échanges savoureux.

Côté mise en images et colorisation, la qualité est au rendez-vous. Diogo Saito est un fin connaisseur de l’univers elfique chapeauté par Jean-Luc Istin. On lui doit à ce propos nombre de couvertures et de colorisations qui lui ont permis de passer au stade de dessinateur patenté. Le travail est là, conforme au monde d’Arran, avec des décors de grande beauté et des personnages tout en vert au charisme particulièrement surdimensionné. Sur ce dernier point, l’artiste parvient malgré leur physique disgracieux à rendre ici ses orcs bien sympathiques (en particulier Turuk). Côté mouvement, on saluera le bel effort sur les scènes de combats qui sont tout de même époustouflantes. Idem pour les rencontres hors normes (voir le final) qui apporte leur lot de stupéfactions.

Une première aventure orque sous le signe de la qualité qui intègre sans problème la très belle saga elfique. On en redemande évidemment !

Par Phibes, le 1 novembre 2017

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