ORCS & GOBELINS
Tête de Fer
Sur l’île fortifiée de Casteleon, la peste fait des ravages, plongeant ses habitants dans un désarroi total. L’orc Tête de Fer et sa compagnie des Chiens du Vent ont débarqué en ces lieux sombres afin d’y exécuter une mission pour le compte du seigneur Stallame, potentat en place. Celle-ci concerne la protection d’un petit coffre secret que plusieurs hautes familles revendiquent. A peine a-t-elle pu prendre ses quartiers que la colonne de culs-verts est prise à partie par un gros groupe de miséreux armés. Pour limiter la casse, Tête de Fer décide d’engager ses compagons dans le réseau d’égout. Ils finissent par être rattrapés par des hommes armés portant foulards noirs de la Guide des assassins et par un dragon. Les combats sont terribles et après un moment de répit, la Compagnie opte pour retourner à la planque de son indicateur humain, N’Rys. Or, ce dernier a été assassiné et tendent à faire penser que le contrat signé avec Stallame cache quelque chose de plus pernicieux. Que contient le petit coffre ? Dans quel piège est tombée la Compagnie des Chiens du Vent ?
Par phibes, le 28 septembre 2024
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Éditeur :
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Sortie :
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ISBN :
9782302091443
Notre avis sur ORCS & GOBELINS #27 – Tête de Fer
Pour la septième fois après les tomes 5 – La Poisse, 8 – Renifleur, 9 – Silence, 15 – Lardeur, 18 – La Meute, 22 – Viande morte, Olivier Peru se donne l’opportunité d’animer la destinée d’un représentant d’un peuple qui, dans le Monde d’Aquilon, vaut son pesant de causticité et de combattivité à savoir les orcs et gobelins. Tout à fait à l’aise dans cet univers violent et sans ambages, l’auteur met à l’honneur un chef de Compagnie (les Chiens du Vent) dont l’équipée sinistre va ébranler son existence.
C’est sous le couvert d’un contrat juteux que le récit démarre, un contrat au demeurant simple accepté par le fameux Tête de Fer qui l’oblige à protéger un coffre au contenu mystérieux. Afin de rendre plus glauque cette aventure à la sauce humano-orc, l’auteur y rajoute des effets dévastateurs d’une maladie dangereuse (la peste) qui grève tous les résidents de l’île. Sans trop attendre, Olivier Peru nous met rapidement dans le bain et joue la carte de la brutalité saupoudrée de dialogues bien percutants. La mission du cul-vert tourne au cauchemar et oblige la compagnie à prendre des décisions imprévues pour comprendre le pourquoi d’une telle agressivité ambiante.
Cette aventure est pour le moins costaude et douloureuse à souhait, la destinée mise en avant louvoyant dans une rugosité implacable qui plombe à la fois l’ambiance et la fameuse compagnie. Portée par un personnage haut en couleur qui n’est pas forcément désagréable (mercenaire intègre en quête de retraite), l’intrigue reste bien fluide tout en bénéficiant de bons rebondissements mettant en avant la bêtise humaine. C’est rude, brutal et bien efficace.
La mise en images est signée Pierre-Denis Goux qui intervient pour la deuxième fois dans l’animation des cul-verts. Une fois encore, ce dernier qui est un grand habitué de cet univers fantasy (des nains en particulier) réalise une prestation impressionnante quant à sa puissance graphique et son détail. Ses orcs et gobelins nous apparaissent dans leur sauvagerie extrême charismatique, à la faveur d’une galerie de portraits pas piqués des vers. Les décors noyés dans l’obscurité sont de nature à bien peser sur l’ambiance générale et les scènes de combats qui sont nombreuses relèvent d’une barbarie sensationnelle. Evidemment, la colorisation très sombre de Julia Pinchuk conforte haut la main cet effet gluant.
Une nouvelle destinée d’un orc et de sa compagnie, douloureuse à souhait et rondement menée.
Par Phibes, le 28 septembre 2024