ORDRE DES DRAGONS (L')
Tome 0

Après trois tomes parus dans la première saison, nous relatant des épisodes de la guerre secrète que se livrent la Loge de Thulé et l’Ordre des dragons sur fond de seconde guerre mondiale, Jean Luc Istin va commencer à nous dévoiler la genèse de l’Ordre des Dragons.
Emaillant son récit de quelques faits historiques pour asseoir la crédibilité de l’intrigue, Istin nous entraîne bien au-delà des apparences déjà fort mystérieuses de cette lutte entre les deux sociétés. Nous franchissons avec cet album un petit pas supplémentaire dans les révélations sans pour autant que le fond du mystère ne nous soit révélé. Ainsi Thulé ne serait qu’un écran de fumée dissimulant une société encore plus ancienne et mystérieuse, mais Istin, en scénariste chevronné, ne fait qu’effleurer le fond de l’intrigue, attisant notre curiosité.

Nous allons suivre deux personnages, deux destins qui vont se croiser.
Hank est un membre répudié de l’Ordre des Dragons à qui le fantôme de Dame Darmanson va confier la mission de tuer l’homme qui menace l’humanité d’holocauste, un peintre autrichien qui possède le don de galvaniser les foules.
Quant à Daria, anthropologue, elle est appelée comme consultante auprès des services de police pour enquêter sur les 3 morts étranges de l’impasse. Etrange jeune femme, et peut-être plus au fait des ténèbres dans sa quête de l’immortalité qu’elle ne le dit.
Frôlant le surnaturel, devinant une autre réalité derrière l’incompréhensible, Daria accepte d’ailleurs assez facilement l’irruption de l’irrationnel dans sa logique de scientifique, trop facilement pour ne pas dissimuler elle-même un secret.

Oscillant perpétuellement entre rêve et réalité, le récit s’installe, pose les personnages et entrouvre des portes sur des abîmes de noirceur où les humains sont manipulés et utilisés par une société, un ordre puissant qui se cache derrière Thulé et que l’Ordre des Dragons combat.

Polar fantastique, ce premier tome de la deuxième saison de l’Ordre des Dragons est surprenant par la qualité et la complexité de ses personnages, par son scénario qui en dévoile beaucoup moins qu’il n’en dissimule, redynamisant l’intrigue et entraînant le lecteur sur la piste du Premier.

Pour cette nouvelle saison, Jean Luc Istin s’est associé avec Elia Bonetti, dessinateur italien qui, après des fumetti et des Marvel illustre son premier album franco-belge.
On ne peut que se laisser emporter par son trait précis, la fluidité et le naturel des mouvements de ses personnages. Il possède cet art du découpage et de la mise en scène, deux pieds dans la neige, une bouche qui se tord, qui insuffle une dynamique au scénario et un esprit aux personnages. Son dessin réaliste colle parfaitement à cet album ancré dans une période historique précise.

A noter que pour le tome 4 à paraitre de la première saison, Jean Luc Istin a cédé la plume à l’excellent Corbeyran.

Par Olivier, le 19 septembre 2010