ORDRE IMPAIR (L')
Où tout s'achève

Alors qu’à New Delhi se prépare un attentat fomenté par le terroriste Natani visant à déstabiliser le frêle équilibre entre l’Inde et le Pakistan, Patrick Prada poursuit ses investigations sur le "visio veritatis". A ce titre, il a acquis la certitude que son destin est lié à celui de la mystique Mechtilde, jeune femme brûlée vive au 13ème siècle et à la longue lignée féministe. Le terrible secret semble s’effilocher progressivement tandis que l’intemporelle et énigmatique Léonora apporte les réponses à l’écrivain.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur ORDRE IMPAIR (L’) #5 – Où tout s’achève

Comme son titre le susurre assez clairement, ce cinquième opus clôture l’éprouvante enquête de Patrick Prada, personnage principal de ce polyptique déroutant. Quatre dates, quatre exemplaires du "Visio-Veritatis", évoqués dans les quatre premiers tomes, trouvent leur conclusion dans cet ultime épisode. Au cours de ce dernier, les fermoirs de ces ouvrages inquiétants vont sauter un à un pour ne laisser transparaître qu’une vérité, celle qui est à l’origine de bien des drames à travers les siècles et qui, aujourd’hui, rejaillit sur des personnages clés.

Le tandem Cristina Cuadra/Rudi Miel finalise son œuvre d’une manière assez complexe et également efficace le cursus d’un homme au destin formaté depuis longtemps. Chaque protagoniste entourant Patrick Prada (tels le prêtre de l’église de Saint-Julien, Léonora ou l’inspecteur Hugsman) apporte son lot d’informations capitales qui, complété des retours en arrière historiques, fait rejaillir l’intime vérité sur une généalogie particulière dans un final à la limite du chaos.

De tous les personnages, Leonora est celui qui est le plus énigmatique. Ses apparitions au gré des siècles en font un être fantastique, digne représentant d’une vengeance menée contre les hommes vils et dont la destinée est liée à celle de Patrick Prada. Shakif Réza, quant à lui, qui entretient aussi une part mystérieuse, reste, malgré ses quelques interventions liées à la quête de la prophétie de Mechtilde et au terrorisme indien, un personnage de l’ombre somme toute très puissant et s’affiche en adversaire de la belle brune.

Paul Teng parvient sans mal à maintenir ses graphiques dans une régularité qui est à saluer. Son dessin, d’un réalisme profond, fait la part belle aux nombreux portraits qui composent l’aventure. Les visages sont beaux, expressifs et flirtent sans encombre avec les bulles surgonflées de dialogues explicatifs.

"L’ordre impair" est une bien belle série au dénouement atypique qu’il convient d’aborder avec une très grande concentration pour en saisir la substantifique moelle.

Par Phibes, le 4 juillet 2008

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