OÙ SONT PASSÉS LES GRANDS JOURS ?
Tome 1/2

Hugo, quadragénaire un peu détaché, est venu accompagner Alice, sa dulcinée, au cimetière familial. Alors qu’il la regarde besogner autour de la tombe de son père, il ne peut éviter de penser à la tragique disparition dernière de son ami d’enfance Fred. Toujours habité par celui-ci, par la place qu’il occupait dans son quotidien, il a gardé son numéro de téléphone et se permet même de le composer. Evidemment, Fred ne répond pas mais une autre personne qui a hérité de son numéro. Ayant récupéré sur le chemin du retour sa fille violette chez sa mère, Hugo se voit appelé en privé par celle-ci. Cette sollicitation n’échappe pas à Alice qui, dans la voiture, en réfère à son bien aimé. Mais ce dernier préfère lui mentir carrément. A cet égard, Hugo a conscience qu’il est un menteur et qu’il peut ainsi faire du mal à sa compagne. Combien de temps va-t-il tenir ce jeu de dupe ? L’héritage très curieux qu’il va recevoir de son ami décédé va bousculer sa conscience et, de fil en aiguille, va le pousser à réfléchir un peu plus sur sa situation pas très claire. Va-t-il enfin prendre ses responsabilités. A moins qu’il n’en ait pas le courage et qu’il opte pour la fuite. Ce serait trop con à vrai dire !

Par phibes, le 3 février 2014

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Notre avis sur OÙ SONT PASSÉS LES GRANDS JOURS ? #1 – Tome 1/2

Jim a la grande particularité de raconter de belles histoires, des histoires d’une grande portée humaine. Après avoir finalisé en solo le superbe diptyque Une nuit à Rome chez l’éditeur Bamboo, il s’installe chez ce dernier pour nous offrir un autre récit contemporain tout aussi sensible que le précédent.

Il nous présente Hugo, le personnage principal de cet ouvrage et ainsi nous ouvre son univers, un univers intimiste auquel, à prime abord, tout un chacun pourrait s’assimiler, avec ses joies et avec ses peines. Toutefois, celui d’Hugo est un peu plus compliqué, dans le sens qu’il entretient un jeu qui se dissocie d’une certaine normalité et qui n’est pas franc, et que sa peine, eu égard à la perte de son ami, n’arrange pas son manque de responsabilité. A ce titre, l’évocation est des plus prenantes car servie par une narration personnalisée généreuse et par des mots simples traduisant, juste ce qu’il faut, l’état d’esprit tiraillé du protagoniste. Il est suivi de prêt par un autre personnage pratiquement omniprésent que l’on ne verra pourtant pas mais qui engendrera bien des discussions, à savoir Fred le disparu.

Les états d’âme d’Hugo soulèvent évidemment la curiosité, dans une succession d’évènements qui font leur effet. Entre les mensonges de celui-ci, les sentiments doucereux avec Alice et l’héritage étrange, Hugo attise une intrigue psychologique. Cette dernière vaut pour son pesant d’émotions et perdure tout au long du récit jusqu’à atteindre une situation insoupçonnée presque choc et même énervante qui confirmera le degré de lâcheté et d’égarement de celui-ci.

Pour cette nouvelle histoire qui se déroulera sur deux tomes, Jim s’est associé à Alex Tefenkgi, artiste dont on a pu apprécier le talent graphique dans Tranquille courage. Ici, le lecteur a rendez-vous avec un dessin empli d’émotions. Le jeu des personnages est des plus réussis grâce au subtil travail sur les mimiques, sur les regards qui en disent long, sur la sympathie des personnages. Son trait relevé par une colorisation superbement adaptée, sans aucun excès, est finement épuré laissant transparaître une douceur réellement attachante qui donne envie de s’y plonger complètement.

Une très belle première partie d’une histoire réalisée par deux auteurs en totale symbiose, à la fois généreuse, sensible et dramatique mise en avant par un éditeur qui a le don de produire de belles pépites. Un coup de cœur assuré !

Par Phibes, le 3 février 2014

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