P.T.S.D. (Ankama 20 ans)

Depuis son retour du front, le passage à la vie civile est difficile pour Jun qui peine à se réadapter. Vivant désormais dans la rue, elle se laisse progressivement couler, ne résistant qu’en avalant des cachets qu’elle se procure au marché noir. Mais un jour, décidant de réagir contre ces trafiquants qui profitent de la détresse des anciens combattants, elle reprend les armes et se lance dans une sorte de vendetta qui force ses adversaires à se lancer à sa poursuite, au détriment des habitants de la ville qui subissent alors cette violence soudaine…

Par fredgri, le 13 janvier 2025

Notre avis sur P.T.S.D. (Ankama 20 ans)

Ankama a aujourd’hui 20 ans et pour fêter l’évènement, l’éditeur a bien l’intention de marquer cette année 2025 avec, tout d’abord la réédition en format poche, à un prix très abordable, d’une vingtaine de titres clés, tel que justement cet excellente réédition de P.T.S.D. de Guillaume Singelin.

Nous retrouvons l’auteur du récent et très remarqué Frontier dans un registre qui le rapprochait alors des ambiances urbaines telles qu’il les dessinait auparavant dans The Grocery.
Dans les pas de Jun, nous croisons une population urbaine et plus particulièrement ces anciens combattants déphasés qui doivent réapprendre la vie en société, sans le moindre soutien du pays pour qui ils se sont battus sur le front. Hantée par le souvenir de ses compagnons de brousse disparus, par la violence de cette lointaine guerre et ce sentiment de vide qui lui enserre le cœur, la jeune femme tente de survivre, dépendante de ces capsules qu’elle doit ingérer pour maîtriser les tremblements qui ne la quittent plus.
Elle rencontre d’autres personnes, des anciens soldats, des solitaires qui, comme elle, errent tels des spectres perdus. Mais elle croise aussi la route d’inconnus qui peuvent lui tendre la main, l’aider à se relever, lui ouvrir une petite porte de salut. Ainsi, si Jun plonge de plus belle, c’est peut-être pour mieux se relever…

Guillaume Singelin ne s’empêtre pas dans les effets inutiles, il s’attache aux personnages, à cette émotion des démunis qui tentent de s’en sortir. Il y a des erreurs commises, des problèmes qui entraînent d’autres problèmes, mais il ne ferme aucune porte pour autant. L’écriture est à la fois rude et généreuse, elle laisse la place pour l’action, pour l’intimisme, elle anime des dialogues naturels, des jeux de regards, elle est parfois violente, parfois douce, parfois simplement juste et brève…

P.T.S.D. se révèle alors une étonnante surprise qui ne perd rien de sa force avec le passage au format réduit. On glisse dans cette histoire en ne voyant petit à petit plus les pages défiler, on est transporté dans un récit humain et touchant.

Première œuvre solo de Guillaume Singelin, cet album annonce un auteur qui n’a pas fini de nous étonner.

Par FredGri, le 13 janvier 2025

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