Paco

 
C’est grâce à cinq histoires indépendantes imaginées par Les Frères Chiens qu’on fait, dans cette bande dessinée, la connaissance de Paco.

Paco ? C’est un personnage simple. Oh non, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il est quelqu’un comme vous et moi car il vit dans un univers bien différent du nôtre, mais c’est un héros en tout cas sans super pouvoir, un héros – comment dire ? – modeste. Paco est (probablement) Mexicain. Ou de "par là", mais il pourrait tout aussi bien être d’ailleurs… Avec son poncho, son sombrero et son accent, il devient vite, en tout cas, et bien qu’il nous soit dépeint avant tout comme quelqu’un ayant le cœur sur la main, une sorte de clown graphique dont la bonne humeur nous invite généreusement à le suivre dans ses aventures ; même les plus fantastiques, le récit où il est pirate devenant l’histoire qui fait tomber les frontières entre un monde où il évolue qu’on aurait pu qualifier de normal et un univers plus purement BD où il fait une incartade.

Le dessin de Zaffiro est spécifique, cousin de coups de crayons aussi divers que ceux d’un Sébastien Vassant, d’un Romain Dutreix ou d’un Sébastien Chrisostome pour ne citer que ceux-là. Intéressant autour de ce personnage et fort de ces couleurs qui font ressembler les planches à des étalages de babioles attrape-touristes, il participe en outre au dynamisme fou-fou des saynètes légères, humoristiques et sans prétention qui nous sont jouées, couchées sur le papier.

Paco a un certain charisme, c’est indéniable. Il nous est rapidement un personnage sympathique, mais on le retiendra par contre lui peut-être plus que les situations qu’on l’aura vu traverser, celles-ci étant totalement indépendantes et donc ayant tendance à désarticuler le tout. Mais "no hay de problemo", et on ressort de cette lecture heureux de s’être fait un nouvel ami rigolo ; tout en espérant quelque part que ce premier recueil soit un galop d’essai et que le vrai test serait maintenant de voir évoluer Paco dans une histoire longue. (Chiche ?!!)

Avec sa couverture cartonnée avec vernis sélectif, son chouette format et son papier de bonne qualité, Paco, comme de très nombreux autres titres des éditions manolosanctis, est enfin un très bel objet-livre en plus d’être un écrin de lecture "bonne humeur". Soyez donc curieux comme vous le seriez si on vous présentait un plat exotique dans un pays lointain et n’hésitez pas à ouvrir cette bande dessinée pour en libérer une énergie qui fait plaisir à voir !
 

Par Sylvestre, le 6 juillet 2011