PANDORA
Volume 1

Dès le texte d’introduction, l’équipe de Pandora avance ses prétentions "… Il manque aujourd’hui une revue de bande dessinée qui permette d’explorer des formes nouvelles… Un support qui reste accessible à la lecture d’un public non bédéphile, mais curieux de dessins et d’histoires. Un support qui permette de nourrir d’un souffle nouveau le segment du divertissement. C’est pour combler cette lacune que les Éditions Casterman lancent la revue Pandora !"

Évidemment, on pense tout de suite à la Revue Dessinée, à feu Papier, à Aaarg!, une façon de fermer les yeux sur le reste pour avancer le côté exceptionnel de cette nouvelle revue qui fait en effet très très fort avec au sommaire une pléiade de grands noms prestigieux.

Et force est de reconnaître que le niveau est très impressionnants, évidemment. Cependant, l’ensemble reste tout de même relativement classique et qu’à part quelques vagues tentatives pour réfléchir sur la forme, comme Menu, Blutch, Pirus, Dal & DeMoor ou Rapi, on se demande alors si Benoit Mouchart n’aurait pas été un peu trop présomptueux dans son édito.

Mais qu’importe, car cette nouvelle revue BD nous propose avant tout une incroyable plongée dans la BD actuelle, dans ce qu’elle a de plus aboutie. Il y en a pour tous les goùts, avec des auteurs au top.
Alors, bien sur, c’est une anthologie très hétéroclite, et plutôt que de décortiquer l’ensemble de ce premier numéro, je préfère m’en tenir aux quelques coups de cœur.

A commencer par l’histoire d’Otomo (un étrange récit de SF post apocalyptique qui semble annoncer bien plus…), Christian Rossi et Géraldine Bindi (qui reviennent sur le mythe de Hélène de Troie, en prévision d’un album, en 2017), Blutch (qui reprend 5 planches de grands maîtres de la BD, magnifique exercice), Pirus et son héros de strip Canetor, l’étrange récit d’Anthony Pastor, le mini polar de Götting, les planches incroyables de Aapo Rapi (que je ne connaissais pas avant et qui donnent sacrément envie de fouiller un peu plus, du côté de ses albums Meti, Horreur Cosmique ou Pullapoika), le trio Mangin, Toulhoat, Bajram (qui annonce lui aussi un album à venir en 2017), Fabio Viscogliosi (une histoire muette très intéressante !), Killofer et ses étrons et Jean-Claude Menu et sa recherche de bagages…

Donc oui, la barre est haute, mais il y a aussi, actuellement, tellement d’auteurs qui ont envie de développer des récits courts qu’il ne devrait pas y avoir de mal pour animer la suite. Toutefois, j’avoue que je suis curieux de découvrir ce que le second volume nous réservera.
En attendant, je retourne feuilleter ce fantastique numéro un qui me laisse globalement sans voix !!!

Par FredGri, le 25 avril 2016