Panorama

Quand l’histoire commence, Augustus vient de fuguer de chez sa tante, il glisse sur une corniche et tombe dans la rue en se foulant a cheville. La jambe endolorie il se fait attaquer par une bande de voyous et c’est à ce moment là que se manifeste son étrange pouvoir métamorphe. Son corps se déforme monstrueusement, frappe, mord, balance… Augustus réussit à s’éloigner pour rencontrer, cette fois, Valencia qui voit dans ce drôle de jeune homme le moyen de peut-être gagner un peu d’argent… Mais Augustus téléphone à Kim, sa petite amie qui décide de fuguer elle aussi, pour le rejoindre…

Par fredgri, le 18 avril 2021

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Notre avis sur Panorama

Comme le précise l’éditeur lui même: "PANORAMA est une œuvre qui s’adresse aux amateurs d’étrange, dans un récit perturbant où l’horreur et le bizarre côtoient avec naturel le monde le plus normal et qui ne sera pas sans rappeler le genre de « body-horror » caractéristique d’un certain David Cronenberg."

En effet, en commençant la lecture de cet étrange album, nous plongeons dans une histoire assez déstabilisante ! Qui est ce mystérieux jeune homme avec cette fâcheuse tendance à se transformer en Barbamonstre gluant qui part un peu dans tous les sens, avec un arrière gout d’ultra violence ? Il faut néanmoins accepter d’entrer dans le récit en ne se posant pas trop de questions, en devinant petit à petit que ces métamorphoses ont peut-être un double sens plus métaphorique, une manifestation de l’angoissante confrontation à la réalité, au monde des adultes qui avale d’une part Augustus puis Kim.
Mais, en dehors de cet hasardeux besoin de trouver des explications à tout, Panorama reste un album qui se lit d’une traite, presque hypnotique. On se laisse porter par cette histoire qui part un peu dans tous les sens, dans les traces de ce jeune couple qui perd pied parfois, mais surtout qui veut s’émanciper en découvrant ses limites. Et si Augustus a du mal à retrouver son équilibre, Kim va très vite montrer un caractère plus stable, plus cohérent !

Toutefois, Panorama surprend et séduit par son aspect résolument brut de décoffrage. Le graphisme de Michel Fiffe est rugueux, sans effet bassement esthétique, les cases laissent traîner des petits détails improbables, les transformations sont déstabilisantes, elles ne ressemblent à rien, de l’horreur dans le sens le plus large, des créatures informes, et pourtant on tombe complètement sous le charme de ce dessin qui met de temps à autre mal à l’aise !

Il y aurait peut-être besoin de décrypter des éléments deçi delà, mais j’aurais plutôt envie de conseiller de se laisser porter par ces atmosphères, à la découverte d’un artiste qui n’a pas fini de faire parler de lui (bientôt chez Delirium d’ailleurs) !

Une curiosité intrigante qui donne envie d’en lire davantage !

Vivement conseillé !

Par FredGri, le 18 avril 2021

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