PARADIS PERDU PSAUME 2
Chute libre

Chute libre est le deuxième acte du nouveau psaume lié aux extraordinaires péripéties new-yorkaises de Will et Eva dont la destinée est vissée à celle de leur colocataire ailé Jacob. Reprenant le fil de l’histoire au moment où le duo constitué par Will et Eva a été rattrapé par les anges démoniaques, le duo Ange (que l’on ne présente plus au regard de ses nombreuses productions SF, fantastique telles La geste des Chevaliers Dragons, Marie des Dragons…) nous transforme en spectateur privilégié d’une course-poursuite haletante pour la récupération d’une carte très spéciale.

Les scénaristes entrent un peu plus en profondeur dans leur intrigue originale qui virevolte entre plusieurs univers parallèles sur lesquels veille sans intervenir un narrateur ailé impassible dont le rôle essentiel semble être de guider le lecteur. La quête dont il est question prend des orientations assez complexes à la finalité on ne peut moins flagrante. Si Will et Eva sont destinés à se cacher dans un monde neutre pour fuir la vindicte infernale et célestienne, Jacob est assurément le personnage qui a encore beaucoup à dire et à faire grâce à la carte et ses accointances peu paisibles avec Trauze et son équipe.

Aussi, le récit qui se veut très animé, prend, entre désillusions et radicalisations, des envolées brutales, ensanglantées et promet des affrontements titanesques insoupçonnés. Le duo Ange égraine ses péripéties dans une atmosphère pesante, au cœur de laquelle des forces virtuellement fantastiques et antagonistes convergent sur les trois personnages centraux. Dans ce chaos, comme pour adoucir l’ambiance, il fait naître, au sein d’un monde à part, un amour artificiel qui ne demande qu’à se transformer en véritable passion et qui vient jeter un brin d’insouciance dans ces évènements hors norme.

Brice Cossu fait preuve d’un réel talent dans l’art de croquer les expressions de ses personnages. Ces derniers sont superbement humains et peuvent, pour certains, se révéler après transformation, de véritables monstres sanguinaires. De fait, son dessin, au départ plutôt doucereux, prend des proportions infernales dans un contraste surprenant et débordant d’énergie.

Si vous aimez les histoires percutantes et dépaysantes, nourrissez-vous de celle-ci. Mais attention, au regard du titre et de la teneur de l’album, préparez-vous à embrasser les remugles de l’enfer et le souffle des célestes.

Par Phibes, le 5 janvier 2010